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Evidence (Soundwalk Collective & Patti Smith)

Centre Pompidou 20 octobre 2022 – 23 janvier 2023

D 7 décembre 2022     A par Albert Gauvin - C 0 messages Version imprimable de cet article Version imprimable    ................... PARTAGER . facebook


« La société se croit seule, mais il y a quelqu’un. »
« Tracer en actes et sous les yeux »

Artaud, conférence au Théâtre Vieux-Colombier, 13 janvier 1947.


Evidence Soundwalk Collective & Patti Smith.
ZOOM : cliquer sur l’image.
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 Installation plastique et sonore 

 Musée, niveau 4 – Galerie 0, Espace prospectif

Installation exploratoire spécialement conçue pour le Centre Pompidou par Soundwalk Collective et Patti Smith, « Evidence » juxtapose des photographies, textes et œuvres originales de la musicienne et poétesse américaine, sur des paysages sonores et musicaux enregistrés par le collectif de musique expérimentale fondé par Stephan Crasneanscki à New York en 2000. Inspirée par les diverses traces des voyages effectués par les poètes Antonin Artaud, Arthur Rimbaud et René Daumal (écrits, photos, objets, sons…), cette exposition s’offre comme une quête poétique et immersive, une réflexion contemporaine sur l’infini et l’universel.

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Stephan Crasneanscki et Patti Smith vous font visiter leur exposition au Centre Pompidou !


MEXICO. Ivry
©Stephan Crasneanscki. ZOOM : cliquer sur l’image.
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Visitez l’exposition « Evidence » comme si vous y étiez !
Inspirée par les diverses traces des voyages effectués par les poètes Antonin Artaud, Arthur Rimbaud et René Daumal, cette exposition s’offre comme une quête poétique et immersive, une réflexion contemporaine sur l’infini et l’universel.
Découvrez cette installation immersive conçue spécialement pour le Centre Pompidou, en compagnie de Stephan Crasneanscki et Patti Smith.

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Patti Smith.
©Stephan Crasneanscki. ZOOM : cliquer sur l’image.
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Et vous, que cherchez-vous  ?

Yannick Haenel

Charlie Hebdo
Mis en ligne le 7 décembre 2022
Paru dans l’édition 1585 du 7 décembre

Il y a trois montagnes. Trois pays intérieurs, trois espaces qui se réveillent pour trois poètes qui ont mené entre terre et ciel une expérience décisive. Il y a la grotte d’Antonin Artaud dans la sierra Tarahumara, au Mexique  ; le sanctuaire soufi de Rimbaud dans la cité de Harar, en Abyssinie (qui s’appelle désormais l’Éthiopie)  ;

enfin, la piste escarpée de René Daumal sur son Mont Analogue, qui existe au coeur d’un Himalaya imaginaire.

Cette triple expérience vous est redonnée à vivre, à percevoir et à rêver en ce moment (et jusqu’au 23 janvier 2023) au Centre Pompidou, à Paris, sous le titre « Evidence », grâce à une exposition acoustico-visuelle conçue par la poétesse, chanteuse et « ­voyageuse pythagoricienne » Patti Smith, accompagnée par Soundwalk ­Collective.

Pendant une demi-heure, équipé d’un casque qui vous géolocalise et réagit à vos déplacements, vous allez traverser des paysages sonores et contempler des rochers, du sable et des bouts de bois collectés dans ces montagnes sacrées. Vous allez observer un mur entier composé de photographies, de dessins, de peintures, d’archives qui donnent à saisir à travers leur montage punk un acte poétique.

La poésie est le contraire de la politique : elle se transmet. Pas comme un virus, mais comme une inflammation spiri­tuelle.

La société se croit seule, et il y a toujours quelqu’un qui vient pirater sa morfondante et illusoire suprématie. Quelqu’un qui déverrouille l’emprise que le fonctionnement exerce sur nos esprits. Ici, c’est Artaud, Rimbaud, Daumal ou Patti Smith. Ça pourrait être John Coltrane, The Clash ou des musiciens éthiopiens.

Peu importe finalement qui nous inspire : les poètes ne sont pas seulement de petits améliorateurs de la vie, ni même des bricoleurs de jolis mots, ce sont des renverseurs d’existence, des instigateurs de souffle neuf. Avec eux, on respire enfin, on accède à la montagne, on fait parler son âme.

Il y a un immense feu étouffé en chacun de nous qui n’attend que l’embrasement verbal, vocal et musical, afin que nos corps se délivrent de leurs accommodements toxiques, afin que nos désirs, en s’éclairant, atteignent la délivrance (celle qui rompt avec la colonisation capitaliste de la Terre, ainsi qu’avec la platitude autoritaire qui lui tient lieu de langage).

Venez voir le mur de poésie qui accorde cette exposition à l’étoilement crypté de l’enfance (son ciel de posters, d’inscriptions, de ­fétiches)  ; il est le contraire des murs politiques qui se dressent comme des frontières autour de nous. Comme l’écrit Patti Smith, parlant du grand mystère : « Parfois, on est vraiment tout près, comme si seul un voile transparent nous en séparait, ondulant doucement  ; comme si la seule chose que l’on avait à faire était de passer la main pour se retrouver de l’autre côté. »


La maison de Rimbaud en Ethiopie.
©Stephan Crasneanscki. ZOOM : cliquer sur l’image.
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Evidence : l’exposition envoûtante de Patti Smith au Centre Pompidou


Patti Smith.
Gijsbert Hanekroot. ZOOM : cliquer sur l’image.
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Intitulée Évidence : Patti Smith & Soundwalk Collective, l’installation immersive approfondit les liens entre la musique de Patti Smith et les œuvres de plusieurs poètes français.
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Par Lola Pierre
26 octobre 2022

Musique, poésie, photographie, théâtre underground… Patti Smith a passé sa carrière à jongler avec les arts, les identités et les styles. Émergeant dans les années 1970, sa musique demeure d’ailleurs déconcertante de liminalité, à mi-chemin entre phrasé lyrique et punk-rock indocile. Jeune adolescente, l’artiste avait cherché une forme de transcendance dans la poésie classique, vouant un véritable culte à Genet, Rimbaud et Baudelaire. À l’âge adulte, cette inclination poétique a trouvé divers échos dans la composition de son premier album, Horses, aux accents tendres et élégiaques. Sorti en 1975, il cartonne d’emblée dans les bacs, et se hisse rapidement au sommet des top charts mondiaux. Fruit d’une imagerie complexe, les huit titres qui le composent oscillent délibérément entre fougue et vulnérabilité, allégresse et mélancolie. Immortalisée par Robert Mapplethorpe, la photo de la pochette cristallise à elle seule l’esprit de la chanteuse : poétique, androgyne, transgressif, résolument fidèle à lui-même et à son art.

J’en ai entendu parler de Rimbaud en lisant une biographie de Modigliani. On y racontait que le peintre vociférait des vers du poète dans la rue, et j’ai voulu voir ce qu’il en était. À la première lecture, j’ai été sidérée. Les photos de Rimbaud avaient quelque chose de dylanesque. Pour moi, c’était comme un ami imaginaire. PATTI SMITH

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Patti Smith performs on stage at Wembley Arena,
London, England, on September 5th, 1979.

(Photo by Gus Stewart/Redferns) Gus Stewart. ZOOM : cliquer sur l’image.
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Une oeuvre interstitielle

Perfect Vision — un triptyque d’albums créés entre 2019 et 2021 — renoue avec cet héritage littéraire, culturel et historique. S’appuyant sur les textes d’Antonin Artaud, d’Arthur Rimbaud et de René Daumal, Patti Smith nous emporte dans un tour du monde extatique, allant du Mexique à l’Inde, en passant par l’Éthiopie. Dans des morceaux d’une intensité folle, elle psalmodie les vers de ces écrivains-voyageurs, et entre dans un dialogue infini avec leurs trajectoires poético-géographiques. Sa voix incantatoire parcourt les contrées reculées de la sierra Tarahumara, de l’Abyssinie et de l’Himalaya - mêlant anthropologie, ethnographie et narration. Le voyage apparaît ici comme la métaphore idéale de l’expérience poétique elle-même - toute immobile, psychique, ou verbale soit-elle. Traversée constante de frontières, Perfect Vision pousse à leurs limites les concepts de nation, de langue et d’identité. Qu’il s’agisse d’excursions réelles ou de déplacements imaginaires, un puissant tropisme vers l’ailleurs jalonne l’ensemble de l’oeuvre.

Hymne à un monde sans frontières

En partenariat avec Le Centre Pompidou et Soundwalk Collective, la rock-star a imaginé une installation immersive inspirée de ces trois albums. Quête esthétique et métaphysique, Evidence déploie une kyrielle de notes, de peintures et de dessins en lien avec ce thème du voyage poétique. Emboîtant le pas à Rimbaud, Artaud et Daumal, on découvre au fil du parcours les œuvres picturales et musicales de Patti Smith, parfois interprétées par Charlotte Gainsbourg ou Charlotte Rampling. Un pari audacieux et envoûtant, qui a déjà séduit de nombreux parisiens !

L’icône rock Patti Smith en 10 clichés vintage
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Exposition Evidence par Patti Smith & Soundwalk Collective, sur réservation du 20 octobre 2022 au 23 janvier 2023 au Centre Pompidou, Place Georges-Pompidou, 75004 Paris.

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Patti Smith & Sound walk collective - Perfect vision

@centrepompidou

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Ce samedi 22 octobre, Patti Smith donnait deux performances d’affilée aux côtés de Stephan Crasneanscki et Simone Merli du Soundwalk Collective, ainsi que d’invités. Un voyage généreux et intense sur les pas de trois poètes : René Daumal, Arthur Rimbaud et Antonin Artaud.

De 2017 à 2021, le collectif expérimental sonore formé par Stephan Crasneanscki, rejoint par Simone Merli a enregistré avec l’écrivaine, photographe, musicienne et chanteuse punk-rock un triptyque d’albums sur Daumal, Rimbaud et Artaud, Perfect Vision, enregistré dans trois lieux différents pour faire résonner leurs voix : la Sierra Tarahumara au Mexique, l’Abyssinie en Éthiopie et le sommet de l’Himalaya en Inde.

Hommage à trois poètes morts jeunes.

A 75 ans, Patti Smith est plus active que jamais et hier soir elle a enchaîné une signature de livre autour de l’installation qu’elle présente jusqu’au 23 janvier au 4e étage du Centre Pompidou et deux performances de poésie et chant. Alors qu’en 2021, déjà, elle a offert au Panthéon un concert privé pour quelques happy few venus célébrer l’anniversaire de FIP

et que sa passion pour Rimbaud l’a poussée à acheter la maison de la mère du poète à Charleville-Mézières (elle s’est ainsi produite au Cabaret vert en 2019), il est très précieux de pouvoir entendre et voir en France Patti Smith en petit comité, de manière privilégiée.

Hier soir, lors du deuxième concert, ce sont à travers ses mots et avec les sons et le VJing de Stephan Crasneanscki et Simone Merli du Soundwalk colective et de Nicolas Becek, Diego Espinosa, Oriana Gidi et Leonardo Heiblum qu’elle rend hommage à trois poètes. Trois hommes, donc, aux destins tragiques : Rimbaud, mort à 37 ans après que l’amputation d’une jambe n’ait pas réussi à le sauver, René Daumal, décédé de tuberculose à 31 ans à Paris et Antonin Artaud mort à 50 ans après des années d’internement psychiatrique, à la clinique d’Ivry sur Seine.

Un texte d’une intensité folle

Dans un texte d’une intensité folle et qu’elle habite et par sa voix – inchangée – et par la répétition et par ses mouvements, Patti Smith rend hommage à ces trois écrivains qui ont compté pour elle dans un mélange de poésie qui lui est propre et d’inclusions de textes et d’éléments biographiques : à la fois elle « mange » ses héros et en même temps elle nous dit qu’elle « leur appartient de plus en plus ». Il y a une véritable descente aux enfers qui dure bien plus d’une saison et en même temps il y a ce message constant qu’il y a quelque chose de plus fort que la mort : habiter son propre désir. C’est pour cela que la performance se termine avec Artaud. Les électrochocs, la magie noire que Patti Smith dénonce avec la psychiatrie du 20e siècle, c’est la tentative ultime de dévoyer le désir d’un être.

Poésie et politique

Le message a beau porter sur des poètes du 20e siècle, il y a du politique bien sûr, avec l’idée que c’est à nous de décider si quelque chose compte ou pas, et celle que nous portons avec nous les destinées de ceux et celles que nous avons choisis de porter « comme des morts aux poignets ». Patti Smith émaille sa poésie de quelques références au présent, elle dédie notamment des vers forts aux femmes iraniennes. Et elle nous dit à nous, que c’est à nous d’agir pour que l’amour universel l’emporte et que les feux d’artifice éclatent. C’est d’ailleurs tout à fait le programme que proposent le Soundwalk Collective et Patti Smith avec une ambiance plus douce et psyché et une chanson entre pop et folk interprétée jusqu’au bout dans une sorte de communion qui apaise après l’âpre voyage.

Un grand moment de performance

Il y a donc quelque chose d’authentiquement sixties dans ce set, qui rappelle les performances de la Beat Generation. On entend beaucoup Ginsberg derrière Patti Smith. Avec peut-être encore en plus une impression de travail pleinement achevé : Patti Smith est entièrement là, intime, tellurique, avec quelque chose de volcanique qui incarne la vie qu’elle propose. Le travail sur le son est extraordinaire et la synchronisation entre la projection, la lumière et les attitudes de la poétesse est impressionnante.


TRILOGY. Soundwalk Collective & Patti Smith.
ZOOM : cliquer sur l’image.
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LIRE ET ÉCOUTER L’INTÉGRALE : The Soundwalk Collective and Patti Smith : The Perfect Vision Trilogy

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SUR PILEFACE :
Antonin Artaud
René Daumal
Arthur Rimbaud

Patti Smith

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