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Série Roland Barthes contre Série Le Bureau des Légendes

D 7 avril 2020     A par Viktor Kirtov - C 0 messages Version imprimable de cet article Version imprimable    ................... PARTAGER . facebook


L’actualité radio-télévision nous donne le choix entre une Série Roland Barthes en 4 épisodes et la saison 5 du Bureau des Légendes en 10 épisodes.

On peut aimer l’une et l’autre et vous n’êtes pas obligé de choisir. La série Roland Barthes est diffusée l’après-midi à 15 heures sur France Culture (une rediffusion), et le Bureau des Légendes sur Canal Plus en attendant la version DVD en Juin.

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LA SERIE ROLAND BARTHES en 4 EPISODES

Même, si elle peut recouper certains articles de pileface nous vous la présentons ici, dans son intégralité et son homogénéité.

Compagnie des auteurs
par Matthieu Garrigou-Lagrange

Épisode 1 : Vie de Roland Barthes

La vie du sémiologue et critique littéraire Roland Barthes, racontée par Tiphaine Samoyault.


Roland Barthes à Paris en juin 1978. • Crédits : Sophie Bassouls/Sygma - Getty
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Tiphaine Samoyault est écrivaine, traductrice est critique littéraire. Elle est membre de la direction éditoriale de la revue en ligne En attendant Nadeau, et professeure de littérature comparée à l’Université Paris 3 - Sorbonne Nouvelle. Elle a consacré une biographie à Roland Barthes, publiée au Seuil en 2015, trente-cinq ans après sa mort.

Comment raconter la vie d’un homme qui s’est consacré à l’écriture ? D’autant que Barthes a disséminé des "biographèmes" dans ses propres textes, comme Roland Barthes par Roland Barthes, La chambre claire ou le Journal de deuil.

Roland Barthes grandit au bord de la mer, sans son père mort à la guerre un an après sa naissance en 1915. Tiphaine Samoyault parle ainsi d’une enfance proustienne : par la fréquentation des côtes maritimes du nord et de l’ouest de la France, mais aussi parce que Barthes naît au moment où Proust se lance dans la grande entreprise de la Recherche. L’adolescent solitaire, taciturne et malade de la tuberculose, est scolarisé à Paris dans les années 1930 mais ne peut aller jusqu’au baccalauréat. Toute sa vie est marquée par une lutte silencieuse contre la maladie.

Nous parlons dans cette émission de sa venue à la littérature, à travers la lecture de Gide et plusieurs longs séjours dans des établissements de santé, puis plus tard par sa découverte et sa pratique du théâtre, qu’il poursuivra par le magistral Sur Racine qui fera polémique puisque l’universitaire Raymond Picard fustigera cette "nouvelle critique"en la qualifiant de"nouvelle imposture". C’est en 1953 que paraît son premier livre, Le degré zéro de l’écriture. Après la guerre, il entreprend plusieurs voyages : universitaire en poste de bibliothécaire à Bucarest, il se rend aussi en Egypte, et fait plusieurs rencontres intellectuelles capitales : avec Jean Cayrol, éditeur au Seuil, et plus tard avec Julia Kristeva, Philippe Sollers, Foucault...

Quelques mois après sa leçon inaugurale au Collège de France en janvier 1977, la mère de Roland Barthes meurt et le plonge dans un désarroi auquel il est particulièrement attentif, et qu’il décrit dans des notes :

Précisément, ce n’est pas le "deuil", c’est le chagrin pur - sans substituts, sans symbolisation. [...] Me suis toujours (douloureusement) étonné de pouvoir - finalement - vivre avec mon chagrin, ce qui veut dire qu’il est à la lettre supportable. Mais - sans doute - c’est parce que je peux, tant bien que mal (c’est-à-dire avec le sentiment de ne pas y arriver) le parler, le phraser. Ma culture, mon goût de l’écriture me donne ce pouvoir apotropaïque, ou d’intégration : j’intègre par le langage". - Roland Barthes, Journal de deuil (paru au Seuil à titre posthume en 2009).

MUSIQUE GÉNÉRIQUE : Panama, de The Avener (Capitol) fin : Dwaal, de Holy Stays (Something in Construction)

MUSIQUE CHRONIQUE : Self portrait de Chilly Gonzales (Gentle threat)

Épisode 2 : La positive oeuvre de Roland Barthes

Un parcours de l’oeuvre de Roland Barthes avec Eric Marty.


Roland Barthes en juin 1975. • Crédits : Sophie Bassouls/Sygma - Getty
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Eric Marty, écrivain, professeur de littérature contemporaine à l’Université Paris VII - Diderot et membre de l’Institut Universitaire de France, a dirigé l’édition des Œuvres Complètes de Roland Barthes, dont les 5 tomes ont paru au Seuil, ainsi que de ses Cours et Séminaires. Il est également l’auteur de Roland Barthes, le métier d’écrire (Fiction Cie, Seuil, 2006), qui comprend également un témoignage, "Mémoire d’une amitié", où Eric Marty, alors âgé de vingt ans, raconte sa rencontre avec Barthes.

Comment définir l’oeuvre de Barthes ? Comme celle d’un penseur, d’un théoricien ? Ou bien plutôt comme celle d’un écrivain ? Eric Marty considère la profonde "positivité" de l’oeuvre de Roland Barthes, qui cherche toujours à trouver un sens aux textes, mais aussi aux moments de la vie.

L’oeuvre de Roland Barthes est une oeuvre positive, au sens où elle est établie, elle a une existence, une cohérence. - Eric Marty.

Nous abordons l’oeuvre de Barthes de manière chronologique, en suivant l’édition de ses Œuvres complètes au Seuil : les premières années (1942-1961), qui rassemblent des articles de critique littéraire, sur le théâtre, et sont essaimées par des "mythologies". Ensuite, les années 1962-1967 présentent notamment le Système de la mode et le Sur Racine, qui a donné lieu à une polémique universitaire et intellectuelle. Puis, c’est la fin des années 1960 et le début des années 1968, et avec S/Z, qui analyse Sarrasine, la nouvelle de Balzac, une avancée dans le structuralisme, Sade, Fourier, Loyola qui regroupe "trois fondateurs de la langue" ; mais également L’Empire des signes, où Barthes retrace son voyage au Japon. Le milieu des années 1970, qui correspond au quatrième tome, est marqué par les Nouveaux essais critiques, Le plaisir du texte ; et Roland Barthes par Roland Barthes : un livre tout en fragments qui consacre l’écrivain. Le dernier tome rassemble enfin les célèbres Fragments d’un discours amoureux d’un côté, La Chambre claire de l’autre, mais aussi le texte Sollers écrivain. Les Fragments d’un discours amoureux, véritable succès, publiés en 1977, coïncident avec l’entrée de Barthes au Collège de France et proposent un cheminement entre réflexions personnelles et textes littéraires.

Roland Barthes se fait écrivain, au sens où il produit des formes neuves avec ces dispositifs textes-images singuliers et ce goût pour la dissémination. - Eric Marty

Bibliographie

Roland Barthes,

le métier d’écrire

Eric Marty
Seuil, 2006

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Œuvres complètes 1942-1961 volume 1

Roland Barthes

Seuil, 2002

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Intervenants

- Eric MartyEcrivain et professeur de littérature française à l’Université Paris Diderot-Paris 7

- Marianne PayotJournaliste à l’Express

Épisode 3 : Le dernier fidèle de l’écriture

La question de la textualité et de l’écriture se trouve au coeur de l’oeuvre de Roland Barthes.


"Longtemps, je me suis couché de bonne heure", première version manuscrite de la conférence (BnF, NAF 18630, f°9, détail, via Guillaume Bellon)• Crédits : BnF/Guillaume Bellon
ZOOM : cliquer l’image
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Nous recevons aujourd’hui deux invités, pour aborder la question de l’écriture et de la textualité chez Roland Barthes.

Carlo Ossola, qui intervient dans la première partie de l’émission, est professeur au Collège de France, philologue, historien de la littérature et critique littéraire, auteur notamment de la préface au livre de Roland Barthes Le Plaisir du texte, précédé de Variations sur l’écriture (Seuil, 2000). Nous revenons avec lui sur les différentes postures de l’écrivain : copiste, compilateur, commentateur, auteur, "écrivant"... et sur la pratique même de l’écriture, au centre de l’oeuvre de Barthes depuis son premier livre : Le degré zéro de l’écriture, paru en 1953. Nous évoquerons également la distinction entre "jouissance"et"plaisir du texte", et relierons la pratique de l’écriture à celle de la lecture. Carlo Ossola parle ainsi de "poétique de l’écriture" chez Barthes.

A 15h30 : retrouvez la chronique d’Alexis Brocas, du Nouveau Magazine Littéraire.

Mathieu Messager, que nous retrouvons en seconde partie d’émission, est maître de conférences en langue et littérature française à l’Université de Nantes. Il est l’auteur de Roland Barthes, qui paraît dans la collection "Que sais-je ?" en juin 2019. Nous continuons d’approfondir avec lui la richesse de l’oeuvre de Barthes : ses articles sur le théâtre publiés dans de nombreuses revues, ses Essais critiques, mais surtout son travail de sémiologue. On peut définir la sémiologie, d’après Saussure, comme l’étude des signes dans la vie sociale : ainsi, Barthes publie dans la revue Communications de nombreux articles sur l’astrologie, la mode, la publicité, les recettes de cuisine... que les lecteurs retrouveront dans Mythologies, ouvrage paru en 1957 et par lequel Barthes aspire à un rêve de scientificité.

Avec la nouvelle critique proposée par Barthes, le lecteur est remis au cœur du jeu interprétatif. Il réclame de lui une responsabilité nouvelle. - Mathieu Messager.

Pour aller plus loin : le site http://www.roland-barthes.org/.

Bibliographie

Le plaisir du texte
précédé de Variations sur l’écriture

Roland Barthes
Seuil, 2000

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Roland Barthes

Que sais-je ? ,

2019

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Épisode 4 : Barthes et la Musique

Mélomane, pianiste et lui-même compositeur, Roland Barthes a mené sa vie en musique - jusque dans la pratique de sa propre écriture.


Roland Barthes jouant du piano, en juin 1975. • Crédits : Sophie Bassouls/Sygma - Getty
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Pour parler de la place de la musique dans la vie et l’oeuvre de Roland Barthes, nous sommes avec Claude Coste, professeur de littérature française à l’Université de Cergy-Pontoise. Il a co-dirigé, aux côtés de Sylvie Douche, l’ouvrage Barthes et la musique (Presses Universitaires de Rennes, 2018). Il est également l’auteur de Roland Barthes ou l’art du détour (Hermann, 2016), Bêtise de Barthes (Klincksieck, 2011) et de Roland Barthes moraliste (Presses Universitaires du Septentrion, 1998).

Nous entrons donc dans le monde des signes non plus littéraires, textuels, mais musicaux. Barthes pratiquait lui-même la musique, depuis son enfance : en piano comme en chant, il était à la fois amateur et savant. Il savait analyser une partition, et a même écrit une quinzaine de partitions, entre 1934 et 1941, pour piano, voix, flûte et violoncelle.

Barthes a écrit des textes et articles sur la musique : sur Schumann - sans conteste son compositeur préféré, sur "Le chant romantique", sur la voix... Roland Barthes s’est également pris au jeu, à deux reprises, de l’interview radiophonique pour France Musique. Quant à ses goûts musicaux, il tient un équilibre entre classicisme et modernisme, sans pour autant apprécier ni le "romantisme lourd" de Mahler ou Bruckner, ni la musique atonale. Comme dans son écriture, il est attiré par les formes courtes, excluant l’opéra de son champ d’intérêt musical.

Enfin, nous évoquons le goût de Roland Barthes pour un autre art : la peinture.

Crédit : France Culture / Compagnie des Auteurs

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