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En compagnie de Cecilia Bartoli avec Vivaldi, à Paris ou chez vous

D 24 novembre 2018     A par Viktor Kirtov - C 1 messages Version imprimable de cet article Version imprimable    ................... PARTAGER . facebook


Dans l’actualité de la célèbre mezzo-soprano, chère à Philippe Sollers.


- la publication ce 23 novembre d’un nouvel album Cecilia Bartoli-Antonio Vivaldi (Decca)
- et sa venue à la Philharmonie de Paris le 3 décembre 2018, Grande salle Pierre Boulez, avec les musiciens du Prince de Monaco - Gianluca Capuano. -

Depuis vingt ans, Cecilia Bartoli interprète l’œuvre de Vivaldi avec une maestria incomparable, aidant à sa reconnaissance bien au-delà de la sphère du Baroque. Avec ce récital vocal, elle rend hommage avec virtuosité et amour à l’œuvre du « Prêtre Roux ».

Depuis les premiers mois de Pileface, en 2005, le trio Cecilia Bartoli – Philippe Sollers – Antonio Vivaldi est célébré dans ces colonnes, ainsi dans ce premier article du 16 mai 2005 :


Tout à coup, elle a été là, l’incroyable chanteuse cascadeuse joyeuse. D’où est-elle venue ? De Rome où elle est née ? De ses parents musiciens ? Mais non : de Venise, de l’esprit inlassable et enflammé de Venise, autrement dit d’Antonio Vivaldi.
Il a suffi qu’elle s’empare rythmiquement et vocalement de cette musique pour que celle-ci se mette à vivre comme jamais, à revivre, à supra-vivre travers les syllabes et sa gorge.[…]

Philippe Sollers
Dictionnaire amoureux de Venise (entrée Bartoli, Cécilia)

A la Philharmonie de Paris le 3 décembre 2018

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Au début des années 2000, Cecilia Bartoli a enregistré un album (The Vivaldi Album) et un DVD (Viva Vivaldi !) consacrés exclusivement à Vivaldi. « La musique de Vivaldi, puissante et diverse, a trait aux tempêtes furieuses du cœur et de l’esprit », déclarait-elle à l’époque, après s’être longuement plongée dans les manuscrits originaux découverts dans les archives de la bibliothèque nationale de Turin. Ses enregistrements participent à la reconnaissance des œuvres lyriques méconnues du Vénitien, tels La Fida ninfa, Il Giustino, Griseldaet L’Olimpiade. Après avoir formé une « Vivaldi Dream Team » en 2011 avec le chef d’orchestre et violoniste Jean-Christophe Spinosi, Cecilia Bartoli présente, aux côtés du Milanais Gianluca Capuano et des Musiciens du Prince, un nouvel orchestre sur instruments anciens, ce programme dédié à son « amour » : Antonio Vivaldi.

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PROGRAMME

Antonio Vivaldi

Le Printemps RV 269 - I Allegro

Quell’augellin / (extrait de La Silvia RV 734)

Non ti lusinghi la crudeltade / (extrait de Tito Manlio RV 738)

Gelosia, tu già rendi / (extrait d’Ottone in villa RV 729)

Le Printemps RV 269 - III Allegro

Vedro con mio diletto / (extrait de Il Giustino)

L’Eté RV 315 - I Allegro non molto

Sol da te mio dolce amore / (extrait d’Orlando furioso RV 728)

L’Eté RV 315 - II Adagio

L’Eté RV 315 - III Presto

Se lento ancora il fulmine / (extrait d’Argippo RV 697)

· Zeffiretti che sussurrate / (extrait d’Ercole sul Termodonte RV 710)

L’Automne RV 293 - I Allegro

Ah fuggi rapido / (extrait d’Orlando furioso RV 728)

L’Automne RV 293 - III Allegro

Gelido in ogni vena / (extrait de Farnace RV 711)

L’Hiver RV 297 - I allegro non molto

Se mai senti spirar sul volto / (extrait de Catone in Utica RV 725)

L’Hiver RV 297 - II Largo

L’Hiver RV 297 - III Allegro

Cecilia Bartoli © Uli Weber, Decca

Chronique d’album : Antonio Vivaldi, de Cecilia Bartoli

Par Elodie Martinez
opera-online.com, 18/11/2018

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sur amazon.fr

Nous évoquions récemment l’anniversaire des 30 ans de Cecilia Bartoli avec sa maison de disque Decca, et les divers projets qui y sont associés. Parmi ceux-ci, la parution d’un disque entièrement dédié à Vivaldi, attendu le 23 novembre prochain (et non le 16 comme annoncé initialement), enregistré avec l’ensemble Matheus et Jean-Christophe Spinosi.

Bien sûr, cet Antonio Vivaldi n’est pas sans rappeler le Vivaldi sorti en 1999, alors avec le chef Giovanni Antonini et Il Giardino Armonico, qui eut « l’effet d’une bombe » comme le rappelle le livret. « Ce fut un déclic pour un public nombreux qui, charmé par l’interprétation fascinante de ces airs merveilleux, se découvrit une passion pour la musique baroque en générale et pour les œuvres vocales de Vivaldi en particulier ». Vingt ans plus tard, la cantatrice retrouve un autre ensemble spécialiste du genre, comme le rappelle toujours le livret, et Jean-Christophe Spinosi, « chef plein de tempérament » dont l’énergie et la fougue se retrouvent dès le premier air, « Se lento ancora il fulmine » extrait d’Argippo (1730). Les premières notes emportent ainsi l’auditeur dans une vive tempête instrumentale que viendra appuyer la voix de Cecilia Bartoli, énergique, sans demi-mesure et que l’on voit presque chanter devant soi tant on sent l’implication à travers l’enregistrement. La tempête se calme, et l’on entend l’épouse encore amoureuse et toute sa tristesse… La double tonalité se fait donc ressentir pleinement dans chacun de ses deux visages et ce premier titre exprime en quelques minutes à peine toute la qualité de ce qui va suivre.

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La douceur est extrême, toute en retenue et en délicatesse, accompagnée avec émotion par la flûte de Jean-Marc Goujon dans « Sol da te, mio dolce amore » d’Orlando furioso, dont est également extrait « Ah fuggi rapido ». Ici, l’ensemble fait ressentir comme des vagues, un mouvement de fuite fort bien rendu, sans jamais empiéter sur l’interprétation de Cecilia Bartoli, toujours magistrale et à la technique impeccable. Que cela soit sur scène ou au disque, la mezzo-soprano parvient à nous emporter sans le moindre effort de notre part : elle happe par ses nuances, sa fougue, sa douceur, sa maîtrise du texte et l’envie de partage qui se dégage toujours. Chaque note a son importance et prend vie. Si nous avons déjà entendu maintes fois « Vedro con moi diletto » ou encore « Sovente il sole » (accompagné ici au violon par Jean-Christophe Spinosi), on s’y plonge avec bonheur ici et l’on en redécouvre toutes les saveurs.

Le disque alterne donc différents tempi, ce qui permet de conserver toute l’attention de l’auditeur, et se clôt par « Combatta un gentil car » de Tito Manlio, vigoureux, puis par « Se mai senti spirarti sul volto » de Catone in Utica, deux œuvres moins connues. Ainsi, après s’être ouvert avec fougue et passion, le disque se referme par un air plus apaisé, une sorte d’au revoir, la musique et la voix caressant les oreilles de même que le souffle léger chanté ici.

Quant au livret, il se trouve illustré de nombreuses photos de Cecilia Bartoli « puisés dans les archives de Decca » et illustrant « les premières années de l’extraordinaire parcours discographique de la mezzo ». Diverses citations (en anglais) de personnalités issues majoritairement du monde de la musique, mais pas seulement (on retrouve par exemple Carole Bouquet), sont également présentes et montrent l’importante influence de l’artiste sur le monde lyrique et culturel depuis toutes ces années. Enfin, le livret comprend également un texte de présentation du projet en trois langues, ainsi que les paroles des airs, également traduites en anglais, français et allemand.

Un très bel objet qui renferme un superbe enregistrement, de même qu’un écrin renfermerait un bijou de grande valeur. Sans doute un nouveau disque qui marquera à son tour l’univers lyrique.

Elodie Martinez

Crédit : www.opera-online.com


Cecilia Bartoli : "Ce que Vivaldi a écrit pour la voix, c’est pas humain !"

La révolution Vivaldi : quatrième volet des entretiens avec Cecilia Bartoli sur France Musique le 15 novembre 2018. Elle revient sur l’enregistrement et la parution de son album ’Vivaldi’ en 1999, album qui va connaître un succès phénoménal.


Cecilia Bartoli (Berlin, 2000), © Getty / Leiser/ullstein bild
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La mezzo-soprano Cecilia Bartoli évoque son parcours personnel et musical avec Lionel Esparza.

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PROGRAMME MUSICAL

Antonio Vivaldi, La Griselda RV 718 - Acte III : "Dopo un’orrida procella" (Air d’Ottone)
Cecilia Bartoli (mezzo-soprano), Il Giardino Armonico, Giovanni Antonini (direction)
Decca 466569-2

Antonio Vivaldi, "Di due rai languir costante", air pour mezzo-soprano et orchestre
Cecilia Bartoli (mezzo-soprano), Il Giardino Armonico, Giovanni Antonini (direction)
Decca 466569-2

Nicola Porpora, Siface- Acte II, Scène 4 : "Come nave in mezzo all’onde" (air de Siface)
Cecilia Bartoli (mezzo-soprano), Il Giardino Armonico, Giovanni Antonini (direction)
Decca 4781521

Agostino Steffani, Servio Tullio- Acte II, Scène 7 : "Ogni core puo sperar" (Tanaquil)
Cecilia Bartoli (mezzo-soprano), I Barocchisti, Diego Fasolis (direction)
Decca 4784732

Vincenzo Bellini, La Somnambule- Acte I : "Ah costante nel tuo nel mio seno"
Cecilia Bartoli (mezzo-soprano), Juan Diego Flores (ténor), Orchestre La Scintilla, Alessandro de Marchi (direction)
L’Oiseau-Lyre 4781087

Vincenzo Bellini, Norma- Acte I, Scène 4 : "Casta diva"
Cecilia Bartoli (mezzo-soprano), International Chamber Soloists, Orchestre La Scintilla,Giovanni Antonini (direction)
Decca 4783517

Actualité :

Le vendredi 23 novembre : sortie du nouveau disque "Vivaldi"de Cecilia Bartoli avec l’ensemble Matheus et Jean-Christophe Spinosi.

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Crédit : www.francemusique.fr/

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1 Messages

  • Viktor Kirtov | 11 décembre 2018 - 10:23 1

    par Laurent Amourette | le 10 décembre 2018
    classicagenda

    Lundi 3 décembre, la mezzo-soprano Cecilia Bartoli était en concert à la Philharmonie de Paris dans un généreux récital Vivaldi, accompagnée par Les musiciens du Prince – Monaco.

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    Drôle d’ambiance lundi soir à la Philharmonie. D’abord, dès l’entrée dans le hall, on peut sentir l’excitation d’une partie des spectateurs, fans de la première heure, venus applaudir la diva romaine. Puis nos yeux tombent sur un stand rempli de nombreux exemplaires du dernier disque de la chanteuse, évidemment consacré à Vivaldi.

    Mais on n’aura garde de sombrer dans le cynisme face à un mercantilisme finalement assez courant dans les salles de concert. Le fait est que le premier album Vivaldi de Cecilia Bartoli, sorti en 1999, est encore dans les esprits de la plupart des mélomanes. Mais en presque 20 ans, le paysage lyrique a quelque peu changé. A l’époque cela constituait un pari osé pour la maison de disques, mais depuis, les intégrales des opéras de Vivaldi se sont multipliées et les airs choisis par la Bartoli n’apparaissent plus tout à fait comme des raretés. Mais qu’importe, ce nouvel opus discographique et la tournée de concerts qui l’accompagne sonnent tout de même comme un événement qui nous ramène à nos émotions passées.

    Difficile alors pendant ce concert de ne pas comparer Bartoli à elle-même. D’autant que nous entendons quelques airs déjà présents dans le premier album Vivaldi. D’ailleurs, l’air de Farnace « Gelido in ogni vena » constitue l’un des plus beaux sommets de ce récital, qui rend presque frustrante la recommandation faite en début de concert de ne pas applaudir entre chaque air.

    Ce qui frappe en réalité, c’est que les années ne semblent avoir aucune prise sur la voix de Cecilia Bartoli. La vocalise est toujours aussi éblouissante et la longueur de souffle dans les lents lamenti ne cesse jamais de fasciner. On pourra lui reprocher certains effets histrioniques dispensables, comme cet air faussement ingénue qu’elle prend avant les premières notes de « Quell’augellin » extrait deLa Silvia, ou ces mines de sorcière, mâchoire crispée et poings fermés, pendant les airs de fureur. Mais cela n’est rien face à tant de musicalité et à une telle aisance technique. Il faut dire que Bartoli maîtrise à la perfection cet art de la « fabrication », dans le meilleur sens du terme. Ainsi, si on a le sentiment que son chant est constamment millimétré et que rien n’est laissé au hasard, pas même le plus petit sanglot ou telle ou telle respiration expressive, on ne ressent jamais la moindre froideur distante dans son chant et ces effets servent toujours une émotion tout à fait sincère et communicative.

    Artiste généreuse, Cecilia Bartoli multiplie les bis de fin de concert. Haendel et Vivaldi sont évidemment de la partie ; on retrouve avec bonheur le Chérubin de ses années mozartiennes ; l’air de Steffani est l’occasion d’une joute réjouissante entre la voix et la trompette, dont le concours de cadences finit par nous amener sur …Summertime de Gerswhin ! Le concert se termine presque une heure plus tard que prévu mais le public, ravi, ne semble pas pressé de quitter la salle.

    Osons tout de même dire que l’orchestre des Musiciens du Prince – Monaco – que l’on avait déjà écouté en 2017 aux côtés de la chanteuse – n’est peut-être pas tout à fait à la hauteur de sa soliste. Certaines des transitions improvisées par les instrumentistes entre les airs et les pièces instrumentales n’ont pas nécessairement un énorme intérêt musical et, plus gênant encore, ne fonctionnement pas toutes très bien harmoniquement. De plus, est-il encore possible de jouer les Quatre Saisons de manière originale et personnelle sans sombrer dans un concours de « qui réussira à les jouer le plus vite possible », ou à multiplier à chaque mesure les changements de tempo pour faire supposément expressif ? A l’écoute de ce concert, on n’est pas sûr de la réponse. La virtuosité d’Andrès Gabetta impressionne évidemment, mais on en vient à regretter que le récital n’ait pas eu lieu avec le même ensemble que celui qui accompagne le disque, l’Ensemble Matheus de Jean-Christophe Spinosi

    Crédit : classicagenda

    Antonio Vivaldi

    La Silvia RV 734 : « Quell’augellin »
    Tito Manlio RV 738 : « Non ti lusinghi la crudeltade »
    Ottone in Villa RV 729 : « Gelosia, ti già mi rendi »
    Il GiustinoRV 717 : « Vedrò con mio diletto »
    Orlando Furioso RV 728 : « Sol da te mio dolce amore »
    Argippo RV 697 : « Se lento ancora il fulmine »
    Ercole sul Termodonte RV 710 : « Zeffiretti che sussurrate »
    Orlando Furioso RV 728 : « Ah fuggi rapido »
    Farnace RV 711 : « Gelido in ogni vena »
    Catone in Utica RV 725 : « Se mai senti spirar sul volto »
    Extraits des Quatre SaisonsRV 269, 315, 293 et 297

    Bis :

    Haendel ,Amadigi di GaulaHWV 11 : « Desterò dall’empia Dite »
    Haendel,Apollo e DafneHWV 122 : « Felicissima quest’alma »
    Vivaldi,Il GiustinoRV 717 : « Sventurata navicella »
    Mozart,Le Nozze di FigaroK 492 : « Voi che sapete »
    Curtis : « Non ti scordar di me »
    Steffani,Tassilone : « A facile vittoria »

    Cecilia Bartoli
    Violon : Andrès Gabetta
    Les Musiciens du Prince-Monaco
    Direction : Gianluca Capuano

    Philharmonie de Paris, 3 décembre 2018
    Visuel : ©Paul Fourier