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Des lettres rares de James Joyce vendues aux enchères

The Guardian du 27 août 2015

D 30 août 2015     A par Albert Gauvin - C 0 messages Version imprimable de cet article Version imprimable    ................... PARTAGER . facebook


Des lettres rares de James Joyce vendues aux enchères aux USA

Les lettres écrites pendant le combat de l’auteur pour publier Ulysse atteignent 10 fois le prix de départ.

par Alison Flood

Deux lettres manuscrites « extrêmement rares » de James Joyce, dans lesquelles l’auteur irlandais déplore les difficultés à trouver un imprimeur pour Ulysses au Royaume-Uni, ont été vendues en Amérique près de 10 fois leur prix de départ.

En date du 1er Novembre 1918, la première lettre voit Joyce remercier son destinataire — qu’il croit être un admirateur irlandais — pour ses « mots aimables au sujet de mon livre Ulysse ». « Huit épisodes sont maintenant parus dans la Little Review de New York, mais malheureusement l’Egoist (Londres) ne peut pas trouver un imprimeur pour publier ces chapitres », écrit le romancier [1]. La série Little Review parut entre 1918 et 1920, avec des accusations d’obscénités portées contre ses éditeurs pour la publication de l’épisode de Nausicaa [2], et le roman fut interdit aux États-Unis jusqu’en 1933. Les éditeurs du Royaume-Uni étaient réticents ; une édition complète du roman fut publié à Paris en 1922, mais il fallut attendre 1936 pour qu’il fut imprimé au Royaume-Uni.

Joyce ajoute dans sa lettre de 1918 que le livre a « également été retardé par ma maladie cette année — une grave maladie des yeux dont je suis l’objet ». La lettre, avec une autre datée du 1er Juin 1919, dans laquelle Joyce insère « un instantané pris par un ami à moi après ma maladie », avait été mis aux enchères pour un minimum de 2500 $ (£ 1,600) par RR Auction à Boston. Elles ont été vendues à un collectionneur aux États-Unis pour 24,650.68 $.

« Les lettres manuscrites de Joyce sont extrêmement rares, en particulier celles qui parlent de son opus majeur et sa place importante dans l’histoire de l’expression artistique », a déclaré la maison de vente aux enchères.

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Lettre manuscrite de James Joyce du 1er juin 1919 : « I enclose a snapshot taken by a friend of mine after my illness. I hope it will serve your purpose. » Photo : RR Auction.

Mark Traynor, directeur général du Centre James Joyce à Dublin, a déclaré : « L’intérêt de cette correspondance est que cela montre simplement sous quelle pression intense Joyce était à l’époque. »

« Il était sous une pression considérable à la fois financièrement et en raison de son état de santé, alors qu’il écrivait un livre qui semblait avoir toutes les chances accumulées contre lui. Sa détermination artistique et son éthique de travail apparaissent vraiment à travers des lettres comme celles-ci » , a déclaré Traynor.

Il a ajouté que les lettres ont été « écrites au cours d’une période fascinante dans la carrière de Joyce ». « Il essayait de terminer Ulysse avec des problèmes grandissants avec ses yeux et une lutte constante pour trouver un éditeur (et un imprimeur qui serait d’accord pour l’imprimer) pour son travail », a déclaré Traynor. « Ces lettres sont également écrites à une période où Joyce a été échaudé par les difficultés de l’édition de ses oeuvres antérieures Gens de Dublin et Un Portrait de l’artiste en jeune homme. »

Gordon Bowker, le biographe de Joyce, est d’accord : « Le problème de Joyce avec les imprimeurs britanniques est lié au fait qu’ici, en ces temps-là, les imprimeurs comme aussi les éditeurs risquaient beaucoup de poursuites pour des accusations de publier des obscénités, et refuseraient tout simplement de les imprimer. Joyce n’a pas compris cela et était furieux que les imprimeurs pourraient censurer son travail, comme ils l’avaient fait avec Portrait de l’artiste, voulait le faire avec Gens de Dublin et comme ils étaient en train de le faire avec Ulysse quand il écrivit cette lettre dans la Little Review », a déclaré Bowker .

Bowker dit que Joyce était « scandalisé, en recevant ses exemplaires de la Revue, de voir ce que des coupes avaient été faites », y compris « en coupant la visite de M. Bloom aux toilettes dans le chapitre quatre [3] ».

« C’est la raison pour laquelle lui et d’autres écrivains britanniques ont trouvé plus facile de publier en France où les obscénités en anglais ont été soit ignorées ou tout simplement pas comprises », a déclaré Bowker.

Source : The Guardian (traduction A.G.)


[1Lettre du 1er novembre 1918 : « As I have been so long absent from Ireland you must forgive me if I say that I am afraid I have forgotten you. Allow me however to thank you for your very friendly letter and for your kind words about my book Ulysses. Eight installments have now appeared in the Little Review of New York but unfortunately the Egoist (London) cannot find any printer to set up these chapters. They have also been delayed by my illness this year—a grave malady of the eyes to which I am subject. I beg you to convey my thanks also to your friend whose encouragement I appreciate very much. I have asked my friend Mr. Pound to send you some other chapters, if he has them. »

[2Cf. Ulysse, folio 4457, 2004, p. 496 (traduction Patrick Drevet). A.G.

[3Aux toilettes : « aux chiottes ». Cf. Ulysse, folio 4457, 2004, p. 101 (traduction Marie-Danièle Vors). A.G.

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