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Venise vaut bien un prix littéraire

PROCLAMATION : Yannick Haenel, premier lauréat

D 19 juin 2015     A par Viktor Kirtov - C 0 messages Version imprimable de cet article Version imprimable    ................... PARTAGER . facebook


C’est ainsi que le Figaro du 18 juin titre un article dédié au Prix littéraire de la Sérénissime qui sera décerné ce dimanche 20 juin, à Venise par la princesse Murat à l’issue d’un dîner dans le cadre du Palazzo Morosini. Récompense dont le président d’honneur n’est autre que Philippe Sollers, auteur du Dictionnaire amoureux de Venise.

24/06/2015 : ajout section "PROCLAMATION : Yannick Haenel, premier lauréat"


Philippe Sollers est le président d’honneur du tout nouveau Prix littéraire de la Sérénissime
Crédits photo : montage, photos Louis Monier/Rue des Archives-dimedia/WHA/Rue des Archives
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La ville tant aimée et tant décrite des écrivains mérite bien un prix littéraire. C’est en partant de cette idée simple que Christine Bach, directrice du Cercle littéraire « Le Rendez-vous Rive gauche », Patricia Boyer de Latour, journaliste, et Éric de Wolbock-Châtillon, officier de Marine, conseil en stratégie, ont décidé de créer le prix littéraire de la Sérénissime. La première édition a été lancée cette année et la récompense sera remise à Venise, dimanche 20 juin, par la princesse Caroline Murat [1] en personne, en son palais.

Les fondateurs ont séduit des personnalités pour qui la Sérénissime a toujours compté. En premier lieu, Philippe Sollers, président d’honneur, Vénitien de cœur, auteur du Dictionnaire amoureux de Venise et nombre d’essais et de romans consacrés à sa ville fétiche (La fête à Venise, Le Coeur absolu...). Laure Adler est présidente du jury 2015, qui compte, en plus des fondateurs, Marc Lambron, Frédéric Taddei, René Guitton, Marie Ferranti, Simonetta Greggio, Lidia Breda, Benedetta Craveri.

Le prix littéraire de la Sérénissime est ouvert : il distingue un roman, un récit ou un essai en français ou traduit en français. Mais il est exigeant : l’ouvrage consacré doit être « placé sous le signe d’une conquête intérieure, gagnée par un style qui ouvre sur une vision du monde jubilatoire, aventureuse et libre », soulignent les organisateurs. Et d’ajouter : « Le choix de Venise s’inscrit dans la tradition d’un lieu de circulation et d’échanges entre l’Orient et l’Occident. Il traduit la volonté de renforcer l’esprit européen menacé autant par un nivellement général que par divers obscurantismes, tout en privilégiant la mise en valeur de la langue française. »

L’initiative de Christine Bach, Patricia Boyer de Latour et Éric de Wolbock-Châtillon, en plus de mécènes prestigieux, a reçu le soutien de l’Alliance française de Venise, de la Librairie française de Venise, de Stéphane Bern, de Lætitia de Massy, de Diane de Selliers…

Le lauréat se trouve parmi la sélection de trois finalistes qui vient d’être dévoilée :

Teresa Cremisi [2] pour La Triomphante (Éditions des Équateurs)
ISBN-13 : 978-2849904077
http://editionsdesequateurs.fr/aParaitre/oo/LATRIOMPHANTE

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Cécile Guilbert pour Sans entraves et sans temps morts (Grasset)
ISBN-13 : 978-2246853015
http://www.grasset.fr/cecile-guilbert-dans-la-selection-du-prix-de-la-serenissime

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Yannick Haenel pour Je cherche l’Italie (« l’Infini », Gallimard)
ISBN-13 : 978-2070148196
http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/L-Infini/Je-cherche-l-Italie

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Crédit : http://www.lefigaro.fr/livres/

Vivaldi Dorilla in Tempe, RV 709 Acte 1 Scène 1

Vivaldi Griselda Acte 3 Scène 6

Entretien entre Philippe Sollers et Cecilia Bartoli, réalisé par Patricia Boyer de Latour.

Manifeste du Prix de la Sérinissime

Un manifeste où l’on sent l’inspiration, le stylo de Sollers à toutes les lignes, (l’encre bleu cobalt de son stylo qu’il achète à Venise) :

Le Prix littéraire de La Sérénissime est placé sous le signe de la jubilation.


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On se tiendra donc à l’écart du dolorisme morbide du XIXème siècle, ainsi que du nihilisme mortifère du XXème siècle, style « Mort à Venise » de Thomas Mann.


Menuet du Carnaval, Tiepolo
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Nous voulons voir Venise comme une fête sensible et gaie, musicale, maritime et mouvante.

Nous croyons au génie de Venise, à son allégresse chérubinique, à sa liberté souveraine.
Il ne s’agit pas de jubilation béate, mais d’une résolution consciente de lire, d’écrire et de vivre sous le sceau de Venise, qui n’est pas « là-bas » comme le pensait Madame de Pompadour, mais « là-haut », comme le lui répondit avec insolence Casanova, à qui elle demandait d’où il venait. Aimer Venise, c’est faire une expérience, préférer la vie à la mort, la joie au désespoir, célébrer des renaissances, ré enchanter nos existences et jouir de « la grâce d’être né » selon la formule de Lautréamont.


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C’est ce que nous attendons des écrivains du futur.

Nous ne sommes pas naïfs. Il n’est pas question de nier la part tragique qui existe en chacun d’entre nous, mais d’engager avec lucidité une « guerre du goût » contre les attitudes délétères de nos contemporains.

Notre point de référence reste le XVIIIème siècle tel qu’il se réinvente au XXIème siècle. Dans la musique de Vivaldi, telle que la redécouvre Cecilia Bartoli avec son effervescence, sa violence et sa sensualité. Dans l’esprit de ces grands vivants tels Casanova, Goethe, Chateaubriand, Stendhal, Nietzsche, Proust, Morand, Hemingway… qui ont eux aussi réinventé Venise dans « l’instant vécu comme tel ». Dans l’œuvre de Philippe Sollers enfin, qui ne cesse de faire vivre, livre après livre, l’esprit de Venise dans sa splendeur et sa liberté. « Venise au XXIème siècle ? Un avenir de pensée », écrit-il.
Nous en prenons le pari. À nous de trouver les artistes et les auteurs qui sauront l’incarner aujourd’hui.

PROCLAMATION : Yannick Haenel, premier lauréat

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Yannick Haenel
Crédits photo : Arno Burgi/Picture Alliance/Rue des Archives

Pour sa première édition, le prix littéraire de La Sérénissime a couronné le 20 juin l’écrivain français pour son livre Je cherche l’Italie paru chez Gallimard.

Yannick Haenel, lauréat du prix Interallié en 2009 pour son romanJan Karski, devient le premier lauréat du prix de La Sérénissime remis le 20 juin dernier à Venise, pour son récit Je cherche l’Italie (Gallimard). Ce nouveau prix littéraire a pour vocation de consacrer un ouvrage"placé sous le signe d’une conquête intérieure, gagnée par un style qui ouvre sur une vision du monde jubilatoire, aventureuse et libre".

Dans Je cherche l’Italie, publié le 5 février dans la collection "L’Infini", Yannick Haenel fait le récit de son séjour à Florence, effectué entre 2011 et 2014, où il découvre les trésors artistiques de la ville avec éblouissement. Choc simultané : la crise économique frappe avec violence les Italiens et dévaste leur culture.

FEU LE PRIX DE LA SERENISSIME

Dissolution de la société du Prix de la Sérénissime le 7 septembre 2016.
Le Prix n’aura vécu qu’une saison et le site qui en reproduisait le Manifeste a fermé ses portes ! Sauvé des eaux avant disparition du site : l’ extrait des citations sur Venise qui suit.

Phillippe Sollers, directeur de "L’Infini" chez Gallimard et éditeur de Yannick Haenel, était le président d’honneur de cette première édition. La journaliste et auteure Laure Adler présidait le jury. Chaque année, le prix de La Sérénissime récompensera donc à Venise un roman, un récit ou un essai, écrit ou traduit en français.

Crédit : Agathe Auproux, Livres Hehdo,
le 23.06.2015

Je cherche l’Italie sur pileface


Florilège de citations sur Venise


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Parmi ces citations :

« Si l’on n’a pas compris quelque chose dans le tissu de sa propre existence, Venise est la dernière chance pour le saisir et se ressaisir. »–Philippe Sollers, Dictionnaire Amoureux de Venise (Plon).


Fête de la Sensa
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Voix : « De toute façon, on traverse une époque comme on passe la pointe de la Dogana, c’est-à-dire plutôt vite. Tout d’abord, on ne la regarde pas, tandis qu’elle vient. Et puis, on la découvre en arrivant à sa hauteur, et l’on doit convenir qu’elle a été bâtie ainsi, et pas autrement. Mais déjà nous doublons ce cap, et nous le laissons après nous, et nous avançons dans des eaux inconnues. »
Image : « Travelling sur l’eau, par le travers de la pointe de la Dogana. Suivent les portraits des dadaïstes en groupe, du cardinal de Retzet du général von Clausewitz. » – Guy Debord,In Girum Imus Nocte et Consumimur Igni (Nous tournons en ronddans la nuit et nous sommes dévorés par le feu)film, 1978.

« C’est, comme Bangkok, une ville sur l’eau, et une cité d’Orient. Sur leur ferde proue, les gondoles arborent six dents de janissaires égueulés. Un globe doré surmonte la douane de mer comme la bille d’un chapeau de mandarin. Sur la place Saint-Marc, des automates morts égrènent les heures. Il pleut sur Venise. Les vaguelettes passent l’étiage du quai des Esclavons et rejoignent l’eau qui sourd du dallage de la Piazzetta. Cela s’appelle l’aqua alta. Le sol n’est plus qu’une parenthèse, entre l’eau du ciel et celle de la mer. »–Marc Lambron ,Carnet de bal (Gallimard).

« Venise est une ville si extraordinaire qu’il n’est pas possible de s’en former une juste idée sans l’avoir vue. Les cartes, les plans, les modèles, les descriptions ne suffisent pas, il faut l’avoir vue. Toutes les villes du monde se ressemblent plus ou moins : celle-ci ne ressemble à aucune ; chaque fois que je l’ai revue, après de longues absences, c’était une nouvelle surprise pour moi. » – Goldoni

« Mon bonheur consiste à être solitaire au milieu d’une grande ville, et à passer toute la soirée avec une maîtresse. Venise remplit parfaitement ces conditions. » – Stendhal

« Ils passèrent dans la gondole, et ce fut de nouveau le même enchantement : la coque légère et le balancement soudain quand on monte, et l’équilibre des corps dans l’intimité noire une première fois puis une seconde, quand le gondoliere se mit à godiller, en faisant se coucher la gondole un peu sur le côté, pour mieux la tenir en main. « Voilà, dit la jeune fille. Nous sommes chez nous maintenant et je t’aime. Embrasse-moi et mets-y tout ton amour. » – Ernest Hemingway, Au-delà du fleuve et sous les arbres.

« …Mais pourquoi les images de Combray et de Venise m’avaient-elle à l’un et à l’autre moment donné une joie pareille à une certitude et suffisante sans autre preuve à me rendre la mort indifférente ? » – Marcel Proust, À la recherche du temps perdu.

« Lorsque je cherche un autre mot pour exprimer le terme « musique », je ne trouve jamais que le mot de Venise. »
« Les cloches de Pâques carillonnant au-dessus de Venise, les couleurs du couchant sur la Piazza, voilà ce que jusqu’à présent était pour moi le printemps ! »
« Une pareille couleur d’émeraude, une pareille tendresse divine, n’avaient pas encore trouvé avant moi d’expression. » – Friedrich Nietzsche

« Donc, nous arrivons par la route un soir… Nous prenons un vaporetto, il faisait très beau, c’était le plein été. Et là, ç’a été « la » révélation, comme si tout d’un coup on nous offrait un lieu qui devait nous appartenir de toute été l’éternité. À partir du grand canal, le vaporetto s’arrêtait à chaque station dans l’obscurité, la lumière du ciel mêlée aux lumières des réverbères. Jim portait deux valises énormes et nous avions réservé dans un petit hôtel près de la place San Marco. Au moment où nous découvrons cette place, devant la basilique Saint-Marc, nous avons été pris d’un sentiment quasi religieux, comme si nous étions transportés dans un univers qui nous cernerait intimement. Il a posé ses valises et nous sommes restés dix minutes sans pouvoir parler… » – Dominique Rolin, Plaisirs, Entretiens avec Patricia Boyer de Latour (L’Infini, Gallimard).

« L’air qu’on respire à Venise est mou, efféminé, il invite au plaisir, quoique souvent peu sain, surtout quand la marée est basse. Alors, les gens riches vont le plus qu’ils peuvent dans les campagnes riantes qu’il possèdent en terre ferme ou dans les îles voisines de la ville. Malgré cette mauvaise qualité de l’air, on y voit cependant beaucoup de vieillards, et les femmes s’y flétrissent moins vite qu’ailleurs. »
« Les vénitiens sont communément grands et bien faits, leur physionomie est gaie, spirituelle, et cette nation bien connue mérite d’être aimée. » – Donatien, marquis de Sade


[1Connue aussi sous son nom de musicienne Caroline Haffner, avec une belle carrière internationale de pianiste

[2Téresa Cremisi, avant de se consacrer à l’écriture a exercé pendant 18 ans à la tête de la direction éditoriale de Gallimard, à la suite de Françoise Verny, avant de prendre la direction de Flammarion.

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