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14-18 : Bataille, Céline, Cendrars, Jünger, à Reims

D 25 novembre 2014     A par Albert Gauvin - C 0 messages Version imprimable de cet article Version imprimable    ................... PARTAGER . facebook



Je m’étais juré cette année d’aborder « La Grande Guerre », ses innombrables et interminables commémorations en ne donnant à lire que le début du Voyage au bout de la nuit de Céline [1]. Je fais une exception.
Une exposition « Les plumes des tranchées : les écrivains et la Grande Guerre sur le front de Champagne » se déroule à la bibliothèque Carnegie à Reims jusqu’au 29 novembre 2014. De nombreux documents y sont exposés, manuscrits, lettres et photographies rares d’écrivains ayant participé ou ayant écrit sur la guerre 14-18 [2]. Je n’ai retenu que quatre d’entre eux : Georges Bataille, Louis-Ferdinand Céline, Blaise Cendrars et Ernst Jünger. Le plus étonnant est l’exposition des pages d’un cahier de Bataille — le cahier bleu — en date du 19 septembre 1916, cahier que la Ville de Reims cherche à acquérir par un appel au mécénat.
Un « cliché » rappelle ce qui fut sans doute un traumatisme pour le jeune Bataille qui a alors 17 ans. Le 19 septembre 1914, les Allemands bombardent la ville de Reims. La cathédrale est en feu.

La cathédrale de Reims en feu. Bombardement du 19 septembre 1914 à 3h30.
Cliché Jules Serpe. ZOOM : cliquer sur l’image.
Manet, <i>Lola de Valence</i>, 1862.

Plomb fondu du toit de la Cathédrale, 19 septembre 1914. Photo A.G., 25-11-2014. Manet, <i>Lola de Valence</i>, 1862.


Georges Bataille et Reims pendant la Grande Guerre

Natif de Billom en Auvergne en 1897, Georges Bataille arrive à Reims à l’âge d’un an. Il quitte Reims avec sa mère avant l’entrée allemande, le 4 septembre 1914 pour se réfugier à Riom-es-Montagne chez ses grands-parents maternels, laissant son père paralysé et aveugle.
Un cahier bleu inédit rassemblant des textes épars jette un nouvel éclairage sur Notre-Dame de Rheims, premier texte publié par Bataille en 1918 [3]. Il s’agissait alors d’une vision remaniée, développée et bien différente des moutures figurant dans le cahier bleu.
On peut y lire une version du texte datée du 19 septembre 1916, soit deux ans jour pour jour après le bombardement de la cathédrale de Reims. Cette version de cinq pages manuscrites, intitulée Le spectre de la cathédrale de Rheims offre une version habitée du martyre de la cathédrale.
Brièvement revenu à Reims en novembre 1915 pour assister aux obsèques de son père, Bataille fut mobilisé au début de l’année suivante et incorporé à partir du 7 janvier au 154e régiment d’infanterie. Ayant contracté une pleurésie, il passa une année dans un hôpital militaire, avant d’être réformé le 27 janvier 1917. (BM Reims)

Exposition : Georges Bataille. Manet, <i>Lola de Valence</i>, 1862.

Photographie de Georges Bataille en soldat [janvier 1916].
Tirage original d’époque signé du photographe
Manet, <i>Lola de Valence</i>, 1862.

Georges Bataille, Le spectre de la cathédrale de Rheims, première des cinq pages manuscrites.
ZOOM : cliquer sur l’image.
Manet, <i>Lola de Valence</i>, 1862.

Il s’agit de quelques précieuses pages rédigées sur un petit cahier d’écolier. Nous sommes à Reims en 1916, Georges Bataille (1897-1962) n’a alors que 19 ans. C’est là qu’il couche par écrit son regard de futur écrivain. Le texte est dédié à Léon Bloy.
Des paragraphes entiers sur le martyre de Reims et de sa cathédrale. De précieux passages, des ébauches qui préfigurent « Notre-Dame de Reims », la première publication connue de l’auteur.
Un manuscrit, considéré comme perdu, inédit et totalement inconnu ; l’auteur pensant qu’il avait lui-même brûlé ces pages.
Extrait : « — O lamentable écrin — basilique sacrée de la France, qu’un peuple magnifie en des pierres sublimes — je te dois de te pleurer — ô vaincue ! car tu n’es plus que le spectre de ton âme aux mille voix — éternellement silencieuses gardienne de tes gloires passées ! » [4]

Lettre de Georges Bataille à sa cousine Marie-Louise. Reims, le 2 août 1914. « Martial est parti ce matin... » [5]
BM Reims, Manuscrits.
Manet, <i>Lola de Valence</i>, 1862.

Lettre de Georges Bataille à sa tante. Reims, le 20 août 1914. « Martial est blessé... »
BM Reims, Manuscrits.
Manet, <i>Lola de Valence</i>, 1862.

Reims. La cathédrale incendiée par les Allemands le 19 septembre 1914.
« Et le 19 septembre c’était un déchirement d’obus où la mort frappait les enfants, les femmes, les vieillards : l’incendie crépitait et rageait de rue en rue ; les maisons s’effondraient ; on mourait écrasé sous les décombres, brûlé vif. Puis les Allemands incendièrent la cathédrale. » G. Bataille, Notre-Dame de Rheims.
Manet, <i>Lola de Valence</i>, 1862.

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De Louis-Ferdinand Destouches à Céline

Photographie de Louis-Ferdinand Destouches en cuirassier. Collection particulière. Manet, <i>Lola de Valence</i>, 1862.

Céline, Lettre à ses parents. « Enfin, j’en tiens un !!!!!!. » Manet, <i>Lola de Valence</i>, 1862.

Céline, Voyage au bout de la nuit, 1932 [6]. Manet, <i>Lola de Valence</i>, 1862.

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Blaise Cendrars

Blaise Cendrars, La Main coupée. Denoël [1946]. BM Reims, P 34953. Manet, <i>Lola de Valence</i>, 1862.

La déferlante de la Grande Guerre, selon Blaise Cendrars

De Blaise Cendrars (1887-1961) le public ne connaît généralement que la légende d’un bourlingueur tournant dans la cage des méridiens. Les manuels décrivent cet ami des peintres Fernand Léger et Robert Delaunay comme un novateur de la poésie moderne et font généralement voisiner les Pâques à New York et La Prose du Transsibérien avec Zone, de Guillaume Apollinaire. Et l’on se souvient, bien sûr, d’un roman au succès mondial, L’Or. Aujourd’hui son œuvre resurgit dans l’actualité. En 2013, les deux premiers tomes de ses œuvres complètes, Œuvres autobiographiques I et II sont parus dans « La Pléiade » sous la direction de Claude Leroy. [...] Les commémorations actuelles du conflit de 14-18 incitent les éditeurs à republier ses grands textes sur la guerre. Ainsi, Denoël propose un recueil, La Main coupée et autres récits de guerre, préfacé par Miriam Cendrars, la fille du poète.
Sommet de la littérature de guerre, La Main coupée (1946) a été tenue en suspicion parce qu’elle se démarquait des récits canoniques du genre — Sous Verdun (1916), de Maurice Genevoix, Les Croix de bois (1919), de Roland Dorgelès, Le Feu (1916), d’Henri Barbusse —, où se déchargent les traumatismes de l’horreur, mais qui surtout glorifient les coude-à-coude et le courage des conscrits. Cendrars se distancie des envolées où s’égosillent trop de clairons... Lire l’article du Monde.

*


Ernst Jünger

« Le train s’arrêta à Bazancourt, petite ville de Champagne [7]. »

Ernst Jünger, Orages d’acier. Souvenirs du front de France.
Paris 1930. BM Reims, Fonds Dumur 746.
Manet, <i>Lola de Valence</i>, 1862.

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Reims — Centenaire 14-18

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