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art press (il y) a 40 ans

suivi de Catherine Millet, Dali et moi

D 9 décembre 2012     A par Albert Gauvin - C 7 messages Version imprimable de cet article Version imprimable    ................... PARTAGER . facebook


Ajout : Extrait de « M... la maudite », 30-12-12.


Qui a la collection complète de la revue art press de décembre 1972 à décembre 2012 ? Peu de monde sans doute. En quoi a-t-elle, cette "collection" (395 numéros auxquels il faut ajouter les 22 numéros de la première série), former le goût en informant ? Quel rapport entre le jeune lecteur de 1972 qui avait rarement accès à l’art contemporain et le jeune lecteur de 2012 qui en est parfois gavé ? Comment s’informer ? Comment faire le tri entre le « classique » toujours « moderne » et le « nouveau » déjà classique, mais aussi, parfois, quoique contemporain, déjà vieilli ? En décembre 1972, Catherine Millet posait ces questions en exposant le programme de la nouvelle revue. Pari tenu ? Aux lecteurs de juger. Voici, pour les lecteurs de pileface, en exclusivité, le sommaire et l’éditorial de Catherine Millet pour le numéro 1, daté de décembre-janvier 1973 [1].

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Sur la couverture du n° 1 : Barnett Newmann.

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Le n° 1 décembre/janvier 1973

LE SOMMAIRE
3 Le fétiche DUCHAMP par Marcelin Pleynet
7 BARNETT NEWMAN par Catherine Millet
12 CARL ANDRE
13 MANUEL VILA FLOR dépeindre la peinture par Michel Gheude
15 HANS HAACKE
17 EZRA POUND canto 53 - « louve basse » par Denis Roche
19 WALTER GROPIUS par Claude Schnaidt
23 Le repas vietnamien de M. CAGE entretien de Philippe du Vignal
24 JOSEPH KOSUTH art after philosophy

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L’éditorial de Catherine Millet

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art press n° 1, p. 3.
Crédits photographiques André Morain.

Une revue d’art n’est ni un journal intime, ni un poème lyrique, ni l’officiel de la mode. Il est inutile, pour suivre l’actualité, d’imposer au lecteur autant d’exercices de style ou de dithyrambes qu’il y a de faits à rapporter. A l’opposé, le mode journalistique, elliptique, que l’on veut parfois appliquer aux arts, s’ouvre trop facilement à l’anecdote quand ce n’est pas, faute de repères historiques et théoriques, à un sociologisme réducteur. La presse artistique pose des problèmes spécifiques, notamment en fonction d’un contexte qui est celui d’un pays où l’information culturelle est la plus timide et en tout cas la plus xénophobe d’Europe. On sait, en revanche, que le mythe de la création libre, spontanée, absolue, y demeure tenace. Informer, c’est donc décrire les productions artistiques non seulement dans leurs intentions mais aussi dans leurs caractéristiques techniques, c’est ne jamais les isoler de leurs conditions économiques, politiques, ce sont des dates à faire connaître ou à rappeler, des textes étrangers à traduire et des textes anciens à faire relire, car c’est aussi l’histoire à réviser avec les outils de la pensée contemporaine. Quant aux études de fond, elles ne peuvent se limiter au jugement tout puissant d’un critique. De même que l’œuvre d’art n’est plus considérée du seul point de vue esthétique et formaliste et indépendamment de son environnement, le texte critique doit être confronté aux données objectives de l’actualité comme à d’autres documents historiques ou scientifiques ; nous ne ferons que suivre en cela l’exemple méthodique de certains artistes eux-mêmes. Plus qu’aucune autre, une revue abordant le problème culturel doit être en mesure de produire les moyens de sa propre critique. Sa lecture, qui n’est plus linéaire ni imposée, requiert seulement un peu plus d’attention.
On ne connaît d’habitude, que deux types de revues d’art : classiques et conservatrices, vouées aux antiquités et aux salles des ventes ; modernistes, mais reflétant, sans référence à l’histoire, des avant-gardes venues de nulle part. Toutes se montrent à la fois éclectiques dans leurs cautionnements et cantonnées dans l’opposition arbitraire, classicisme - avant-garde. Ainsi se créent des réseaux (galeries, magazines, public) sans relation les uns avec les autres, entretenant les conventions et les partis-pris de toutes sortes. Un premier objectif consiste en la destruction de ce cloisonnement artistique. S’ouvrir à des discours autres, plus rationnels que la traditionnelle critique d’art, relier la production artistique contemporaine à l’histoire, permettra, en retour, de situer précisément les options de la revue. Car il n’est pas question de venir alimenter une culture humaniste et tolérante. Une telle notion n’est plus acceptable quand on a conscience que la créativité n’est pas une vertu en soi. Elle n’est pas le sauf-conduit vers un lieu idéal où rien ne subsisterait des conflits que connaissent les autres secteurs idéologiques. A quoi servirait de briser la confortable antinomie, art classique - art contemporain, si ce n’était pour mieux mettre à jour les contradictions véritables entre des manifestations modernistes, demeurées idéalistes et individualistes, perpétuant l’autarcie artistique et les avant-gardes qui travaillent, au contraire, à objectiver le problème artistique en prenant appui sur d’autres réalités, scientifiques et sociales. Les mouvements artistiques ne sont pas des phénomènes isolés et ne peuvent être jugés en eux-mêmes ; c’est pourquoi on ne peut tous les concilier. Nous prenons le risque de tenter d’y voir clair et de choisir. Dès maintenant.

Catherine Millet

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Les 40 ans d’art press

Les 13, 14 et 15 décembre 2012, le magazine art press fête ses quarante ans à la Bibliothèque nationale de France. Des rencontres, dialogues, débats, projections et concerts avec des invités de renom qui ont marqué l’histoire du magazine sont au programme de ces journées.

Unique en son genre, art press est un magazine qui mêle et confronte les formes émergentes de l’art contemporain à travers le monde aux autres modes d’expression artistique ainsi qu’à la littérature et à la philosophie. Bilingue, le magazine a une diffusion internationale. Connu pour s’engager dans des débats idéologiques, notamment en faveur de la liberté d’expression, le magazine a su garantir depuis sa création en 1972 sa parfaite autonomie économique et donc son indépendance.
Pour son 40e anniversaire, art press vient à la rencontre de son public en compagnie de quelques grandes figures associées à l’histoire du magazine et qui ont marqué la vie intellectuelle et artistique de ces dernières décennies comme Michel Houellebecq, Philippe Sollers, Alain Badiou, Pierre Guyotat... Moments de réflexion et de discussion alterneront avec des moments d’écoute (lectures, concerts) et la découverte de jeunes talents à travers une sélection de courts métrages réalisés par des étudiants du Fresnoy — Studio national des arts contemporains.
L’événement sera l’occasion, entre autres, de découvrir la maquette du film Rester vivant — méthode, projet des réalisateurs Lieshout, Hagers et van Brummelen sur un scénario de Michel Houellebecq, ainsi que ses photographies, exposées pour la toute première fois.
À ne pas manquer non plus, le concert de la chanteuse Kamilya Jubran et celui de Robert Ashley, maître de la musique électronique américaine, qui ne s’était pas produit en France depuis plus de dix ans et qui présentera une de ses dernières compositions.

LIRE : « Le système Art press », par Catherine Millet

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programme du 40e anniversaire !

Jeudi 13 décembre 2012 - 18h30

Michel Houellebecq
Projection de « Rester vivant - méthode », pilote du film réalisé par Lieshout, Hagers et van Brummelen, scénario et dialogues de Michel Houellebecq, 12’
Lecture et dialogue avec Catherine Millet
Zhenchen Liu, « Under Construction », film 10’
Kamilya Jubran accompagnée par Werner Hasler, concert
Jacqueline Caux, « Les Couleurs du prisme, la mécanique du temps — De John Cage à la techno » pdf , film 52’

Vendredi 14 décembre 2012 - 18h30

Philippe Sollers, lecture
Clément Cogitore, « Visités », film (extrait)
Alain Badiou, rencontre avec Élie During et Jacques Henric
Joachim Olender, « Tarnac, le chaos et la grâce », film (extrait)
Robert Ashley, « Answers and Other Songs », concert

Samedi 15 décembre 2012 - 14h30

Alain Fleischer, « Joseph Kosuth à Rome », film 20’ (anglais sous titré)
Pierre Guyotat, lecture et entretien avec Jacques Henric
Tessa Joosse, « Plastic and Glass », film 9’
Georges Didi-Huberman et Robert Storr, rencontre animée par Catherine Millet
Danielle Schirman, « Maître Tallon », film 15’
Mihai Grecu, « Coagulate », film 6’

Dialogue entre la rédaction d’art press et son public
Avec Régis Durand, Catherine Francblin, Jacques Henric, Christophe Kihm, Richard Leydier, Catherine Millet, Dominique Païni, Anaël Pigeat, Erik Verhagen

Bertille Bak, « Faire le mur », film 17’

Une exposition des photographies de Michel Houellebecq sera présentée dans le foyer du Grand auditorium.

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réservation obligatoire au 01 53 79 49 49

Jeudi 13 décembre 2012 à 18h30
Vendredi 14 décembre 2012 à 18h30
Samedi 15 décembre 2012 à 14h30
Grand auditorium, Hall Est,
BnF I François-Mitterrand, Quai François Mauriac, Paris XIIIe

Contacts presse
Claudine Hermabessière, chef du service de presse — 01 53 79 41 18 — claudine.hermabessiere@bnf.fr
Lisa Pénisson, chargée de communication presse — 01 53 79 41 14 — lisa.penisson@bnf.fr

Lire : Quatre entretiens de Catherine Millet avec Christine Siméone en 2012 :
Une femme, un anniversaire, et de l’art
Art press, 40 ans après
Art press, 40 ans, suite
Art press, suite et fin : Catherine Millet, César et Arman

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Bernard Marcelis présente Catherine Millet, "Art press, l’album", la Martinière

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Alors que, du 21 novembre 2012 au 25 mars 2013, le Centre Pompidou présente une étonnante et touffue rétrospective du peintre Salvador Dali [2] dont la photographie figure sur la couverture du dernier numéro d’art press, il n’est pas inutile de relire.

Dali et moi

de Catherine Millet

Quatrième de couverture

Si la voix et le discours de Salvador Dalí se caractérisent par leur lyrisme, en revanche ses écrits frappent par leur crudité. La description des corps et l’évocation de la sexualité sont confondantes de réalisme et souvent touchantes dans leur simplicité. Je ne pouvais pas ne pas y être sensible et cela m’a fourni le point de départ d’une réflexion qui, notamment, lie l’hyper-acuité visuelle à l’onanisme. Ce livre est une étude de critique d’art qui révèle l’écho souterrain rencontré par l’oeuvre de Dalí auprès d’artistes contemporains. On verra, à propos des paradoxes du narcissisme, que c’est aussi un petit précis de morale. Mon approche est objective car elle s’appuie scrupuleusement sur les écrits de l’artiste ainsi que sur son oeuvre peinte. Mais j’assume sa part subjective, laquelle tient à la capacité qui a été la mienne de me glisser dans le texte dalinien. Si je me suis engagée dans ce travail, c’est que cette oeuvre, depuis longtemps, me touche en profondeur. J’ai choisi de ne pas réprimer ni dissimuler cette implication personnelle. N’est-elle pas le moteur même de la compréhension d’une oeuvre ? (Gallimard, novembre 2005).

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Le Grand Masturbateur (1929).
Huile sur toile, 110 cm x 150 cm.

Rencontre avec Catherine Millet, à l’occasion de la parution de Dalí et moi (2005)

Peut-on considérer que les écrits de Dali constituent la clé, ou tout au moins une des clés, de son œuvre ?

Catherine Millet — Plus que des clés, ce qu’on y trouve c’est, exprimés de la façon la plus directe qui soit, tous les grands thèmes qui, dans la peinture, sont bien sûr traités au travers de métaphores. Et quels thèmes ! Le narcissisme et même l’onanisme, la crainte du rapport sexuel, de la castration, la culpabilité devant la figure paternelle, la nostalgie du ventre maternel, tout cela dès les années surréalistes. Par la suite, pendant la période que l’on a appelée « mystique », le rapport entre le corps et son apparence, la vision que nous en avons. Il se trouve que j’avais relu Le Mythe tragique de l’Angélus de Millet peu de temps après l’aventure de La Vie sexuelle de Catherine M.. J’étais donc dans la meilleure disposition d’esprit pour être sensible à l’honnêteté avec laquelle Dalí abordait ces questions. Et j’ai eu d’autant plus envie de le faire savoir qu’on croit souvent que le discours de Dalí n’est que de l’amphigouri, amusant mais gratuit, alors que, je vais vous dire : c’est un auteur réaliste.

Les textes actuellement disponibles représentent-ils l’essentiel de ses écrits, ou faut-il s’attendre à d’importantes découvertes ?

Catherine Milet — La vraie découverte ce sera qu’il est aussi un extraordinaire auteur. Je ne dis pas écrivain parce que pour l’instant nous n’avons pas vraiment accès à ses écrits. Je m’explique : Dalí a principalement écrit en français, mais un français très libre, phonétique (ce qui fait que, le lisant, on a l’impression de l’entendre), qui pour être publié a dû être adapté par d’autres. Cela n’empêche évidemment pas d’apprécier son sens de la composition, la pertinence de ses images et de ses jugements. Dans son unique roman, Visages cachés, récemment réédité, la construction dramatique est particulièrement brillante, empruntant d’ailleurs beaucoup au cinéma. Et puis, on peut se rendre compte que le narcissique Dalí savait être extrêmement attentif aux autres : ses portraits écrits, sa description des milieux parisiens de l’avant-guerre, sa vision prophétique de la fin de Hitler sont vraiment aigus.

En évoquant ses tableaux des années 1930, vous écrivez : « Ils contiennent plusieurs images qui ne sont pas les unes derrière les autres à la façon des panneaux d’un décor de théâtre mais bien toutes, entremêlées sur la même surface ». Puis Dali va évoluer jusqu’à réaliser des œuvres stéréoscopiques. Y a-t-il un rapport direct avec l’affirmation de plus en plus nette de son ambivalence sexuelle ?

Catherine Milet — Dalí n’était pas obsédé par la volonté de trouver « un » style, ni de se façonner « une » image, ni de trouver « sa » vérité, comme tout le monde l’est un peu trop aujourd’hui, à mon avis. Nous sommes tous des êtres à facettes et Dalí a adoré jouer avec cela. Cette instabilité des images, qui entraîne une instabilité de la perception (on n’est jamais sûr de rien !) et qui suppose que leur auteur lui-même est traversé de contradictions, qu’il le sait, et qu’il n’essaye pas de tricher en présentant de lui une image lisse, voilà qui a sans doute renforcé mon intérêt à la fois pour l’œuvre et pour la personne. Et qui m’a mise sur quelques pistes : par exemple, la paranoïa-critique théorisée par Dalí — c’est-à-dire la faculté d’interpréter à l’infini les visions du monde —, de même que l’onanisme (n’oublions pas qu’il est l’auteur d’un tableau intitulé Le Grand Masturbateur) ont en commun d’être de formidables fabriques d’images. Autre sujet de réflexion : le plaisir que prend Narcisse, à l’ère de la société du spectacle, non pas à s’abîmer dans son reflet mais à disperser, à perdre, son image dans le regard des autres.

Faut-il continuer à considérer Dali comme un peintre, alors qu’il apparaît aussi comme un homme de l’image sous toutes ses formes, y compris virtuelle avant la lettre ?

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Dali et Warhol

Catherine Millet - On connaît ses collaborations avec Buñuel (Un Chien Andalou [3]), avec Hitchcock [4], qui font regretter que bien d’autres projets, notamment l’un avec Walt Disney, n’aient pas abouti. Il a conçu des œuvres avec les plus grands photographes : Man Ray, Philippe Halsman. Par ailleurs, il a en effet été l’un des premiers à faire appel à la vidéo, à créer des hologrammes, etc., et beaucoup de ses interventions en public peuvent être qualifiées de « happenings ». Enfin, il a compris, quelques années avant Warhol, le parti qu’il y avait à tirer des médias. Il a conçu des illustrations et des mises en pages pour des journaux, dessiné des motifs pour des tissus... Ses interventions à la télévision n’ont pas été que des prestations publicitaires, il lui est arrivé aussi de faire du plateau d’une émission le lieu d’une action. C’était un touche-à-tout, mais c’était avant tout un peintre... C’est dans la peinture qu’il plaçait son ambition. Certains lui reproche sa technique traditionnelle mais représenter un fantasme de castration, ou une scène scatologique, dans une technique qui veut rivaliser avec celle de Raphaël ou de Dürer, voilà qui, selon moi, est terriblement avant-gardiste !

crédit : Gallimard.

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Extrait de « M... la maudite »

Une vidéo de Jean-Paul Fargier (2007)

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Lire : Marc Lambron, Dalí : le cadavre exquis bouge encore, Le Point du 15-11-12.

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Crédit : Radio France
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LIRE

Catherine Millet, D’art press à Catherine M.. Entretiens avec Richard Leydier , Gallimard, coll. Témoins de l’art, 2011 [5].

C. Millet revient sur la création, en 1972, et sur l’évolution de la revue art press, consacrée à l’analyse de l’art contemporain. Directrice de la rédaction, elle livre des anecdotes et réflexions, retrace son parcours personnel ainsi que son engagement en littérature, en particulier avec La vie sexuelle de Catherine M..

« Catherine M. scrute les artistes qui font des "écarts", les seuls intéressants à ses yeux. Car si on refuse désormais, dit-elle, "la vision d’une avant-garde se projetant vers une vérité future", mais qu’en même temps on continue à penser que "tout ne se vaut pas et qu’un geste reste important s’il est accompli pour la première fois dans l’histoire de l’art, si sa forme est inédite et s’il est pertinent dans son rapport à l’histoire", alors il faut envisager l’idée de l’écart que peut faire un artiste et qu’il serait vain de vouloir ensuite reproduire. "L’écart est le pas de côté que l’artiste fait par rapport à tous les chemins balisés de son époque. L’écart se produit à un moment donné parce que l’artiste refuse, à partir des connaissances qu’il en a, toutes les directions qui lui sont proposées. Mais l’écart reste un écart, il ne produit pas un modèle réutilisable, il n’impose pas un nouveau chemin, il ne fonde plus une tradition." » (lalibrebe).

Jacques Henric, Politique , Seuil, 2007. Notamment : « De Tel Quel à art press », p. 213.
« Combattre le déni de l’Histoire ».
Les chroniques de Jacques Henric.
Peinture américaine, Galilée/art press, 1980.

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art press sur pileface
Catherine Millet et Jacques Henric
Sollers dans art press (1973-2011)

*

[1Figuraient alors au titre de collaborateurs de la revue : Chantal Beret, Michel Gheude, Jacques Henric, Marcelin Pleynet, Denis Roche, Jole De Sanna, Claude Schnaidt.

[2Cf. Exposition Dali.

[3Egalement : L’âge d’or.

[4Spellbound (La maison du Dr Edward).

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6 Messages

  • A.G. | 16 janvier 2014 - 20:54 1

    Grâce à la vigilance de Pascal Boulanger, je découvre cette vidéo : Bernard Marcelis présente Catherine Millet, "Art press, l’album", la Martinière. Voir ici.


  • A.G. | 27 février 2013 - 12:31 2

    art press - l’Album "40 ans de création"

    Les articles, les photos, les Unes qui ont marqué 40 ans d’histoire de l’art contemporain.

    Préfaces de Catherine Millet, Alfred Pacquement, Olivier Kaeppelin, Maurice Olender, Nicolas Bourriaud

    Format : 25 X 34, 288 pages, 46,55 € au lieu de 49 €.
    Frais de port offerts
    éditions de La Martinière

    Actuellement sur www.artpress.com

    Très utile...


  • A.G. | 31 janvier 2013 - 19:54 3

    Pour saluer Artpress par Bernard-Henri Lévy

    « Au milieu des années 70, au temps des mes débuts, paraissait, à Paris, un magazine singulier, miraculeusement indépendant, qui s’appelait Artpress. » lire la suite.


  • V. K. | 29 janvier 2013 - 11:29 4

    Catherine Millet et Jacques Henric pour les 40 ans de la revue art press

    Sur France Inter, entretien avec Pascale Clark dans l’émission « Comme on nous parle », le 29 janvier 2013


  • V. K. | 11 janvier 2013 - 16:16 5

    Catherine Millet dans Portraits de femmes

    Je n’ai jamais porté plainte pour harcèlement, mais j’aurais pu, au moins huit ou dix fois. Sauf qu’un type qui porte plainte pour harcèlement féminin a l’air ridicule. Il est grotesque ou mythomane, pour qui se prend-il ? Ce genre de folie existe pourtant bel et bien : messages incessants, envois de Kleenex avec rouge à lèvres, filatures dans la rue, attentes dans les escaliers, lettres à l’employeur, etc. Harcèlement psychique qui finit presque par forcer l’admiration, malgré le dégoût. Une femme qui a choisi de vous occuper est d’une ténacité redoutable. Elle n’attend évidemment aucune réponse, mais le vide décuple son offensive absurde. Qu’est-ce qu’elle veut ? Rien, vouloir.
    [...] Je passe sur les envois poétiques ou romanesques, les lettres interminables, les halètements téléphoniques, les photos tocardes, un vrai foutoir. Rien de « sexuel », bien entendu, pas la moindre invention de ce genre. Du sentimental déchaîné et du mauvais goût à hurler. Tout est sexuel, parce que rien ne l’est.

    Voilà, au contraire, une exception remarquable : le très beau livre de Catherine Millet, La Vie sexuelle de Catherine M. Une femme s’offre à tous les hommes, sans culpabilité, par désir et curiosité. L’auteur, une amie de longue date en toute amitié, a un sens visuel aigu, et restitue les scènes pornographiques avec une précision extrême. C’est un chef-d’ œuvre de liberté, le seul dans son genre. Son succès a été très révélateur, d’autant plus profond et durable que le livre suivant portait sur la jalousie à l’égard de son partenaire fixe, s’il avait une liaison féminine. Être la seule femme pour tous les hommes, oui, mais pas d’autre femme dans mon lit. Démonstration impeccable.


    L’époque étant à la régression brutale, on imagine mal un nouveau livre de cette ambition aujourd’hui. Catherine Millet est « critique d’art », elle sait regarder, et elle a écrit un livre lucide sur Salvador Dali. Nul doute : les historiens de l’avenir se demanderont comment ce cas a été possible. Je ne pense pas qu’elle me démentira si je dis que Femmes, en son temps, a ouvert la voie.
    Une amie intime me dit : « C’est curieux, on est passés par une longue passion physique torride, et maintenant on rit. » Preuve par le rire, la seule. Quelles que soient les épreuves tragiques qu’ils ont traversées, un homme et une femme se sont vraiment rencontrés s’ils rient.

    Philippe Sollers,
    Portraits de femmes, Flamarion, 2013, p. 130-133.