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5 questions à Ph. Sollers viré du JDD

& Fugues, son nouveau livre de la rentrée, & Voltaire

D 26 juin 2012     A par Viktor Kirtov - C 1 messages Version imprimable de cet article Version imprimable    ................... PARTAGER . facebook



Valérie T. n’est pas une potiche, certes,
mais il ne faudrait pas que François, Philippe et les autres
paient les pots cassés
.
La vox populi


Ou des concomitances dans l’actualité de l’écrivain.

Le buzz médiatico-littéraire vrombit de l’éviction de Philippe Sollers du JDD, en même temps que paraissait sa chronique mensuelle dans le journal avec une entrée très voltairienne par son ironie et son insolent persiflage à l’adresse du Président. Oui, le chiffon rouge agité autour de l’auteure du tweet, ce mot dont il a fait le titre de la première entrée de sa chronique, n’est qu’un faux nez. C’est bien au Président qu’il s’adresse et ceci n’a pas été assez relevé. Relisez les premiers mots pour vous en convaincre : « PRIONS pour le Président : »

Tweet

« PRIONS pour le Président : il s’est mis, Dieu sait comment, dans la pire des situations qu’évoque mon catéchisme à l’usage de l’homme amoureux normal. Je résume : zéro femme (ascèse monastique), une seule femme (maman), deux femmes (l’enfer), trois femmes (respiration mais problèmes logistiques). »

Et un peu plus loin

« quand deux femmes s’affrontent pour la possession du même homme, ce dernier marche sans cesse sur des charbons ardents,
[...]
Ne plaisantons pas, c’est du sérieux, de la souffrance pure, un coup de poignard administré par la première lame de France.
 »

Ô perfidie suprême, les mots qui tuent dans leur banal ridicule. Et ce final qui enfonce le poignard jusqu’à la garde :

« À quoi pensait le Président en accrochant des décorations sur les cercueils des soldats français morts en Afghanistan ? Au tweet. Ce n’est plus du vaudeville, mais du Shakespeare. Une seule solution pour sortir de ce cauchemar : une nouvelle prétendante au rôle de première dame de France, un mariage à tout casser, et, vite, un bébé... »

Crime de lèse majesté ?

Une mise au point de Patrice Trapier, directeur adjoint de la rédaction du Journal du Dimanche dénie tout lien entre la décision d’arrêter la collaboration de l’écrivain au Journal et le contenu de cette chronique - d’ailleurs publiée dans son intégralité est-il précisé. Et pour montrer toute l’importance que le Journal accorde à l’écrivain et à cette nouvelle, cette mise au point publiée sur le site du JDD est signée du directeur du Journal, Jérôme Bellay... Non, de son adjoint.

Qu’en dit Philippe Sollers ? Interrogé dans le Petit Journal de Canal Plus, il répond à cinq questions à ce sujet. Voyez et écoutez :

Cinq questions à Philippe Sollers


Le Petit Journal du 25/06/2012 (Canal Plus)

Crédit : www.philippesollers.net.

Fugues

C’est le titre du prochain livre de Sollers. Quel rapport avec le JDD ?

Hasard du calendrier, qu’un tweet sur le compte twitter@gallimard dévoile inopinément la prochaine sortie de cet ouvrage, le 25 juin, en même temps que sortait la chronique du JDD ! Et alors direz-vous ?

C’est que... dans Fugues, Philippe Sollers rassemble ses chroniques, ses treize ans de chroniques du JDD (celles aussi du Monde, du Nouvel Obs.) A paraître dans la collection Blanche courant octobre 2012.
Si les chroniques du JDD vous manquent déjà, vous allez pouvoir les retrouver.

Un livre dans la lignée d’Eloge de l’Infini

Quatrième volet de ses recueils d’essais et d’articles parus sur divers sujets - Guerre du Goût en 1994, Eloge de l’infini en 2001, et Discours parfait en 2010.

Philippe Sollers aurait voulu orchestrer la promotion de son livre qu’il n’aurait trouvé meilleur buzz que de se faire virer du JDD ! Ses chroniques vont maintenant être recherchées, et disséquées comme les lettres de Voltaire à Marie-Louise Denis, sa nièce et amante, les vraies fausses lettres de l’affaire Pamela, celles qu’il avait çonçues pour ridiculiser Frédéric II de Prusse, celui qui après lui avoir accordé sa confiance l’avait chassé (Voltaire avait mis quelque bonne volonté à s’attirer les foudres du souverain), et même fait arrêter à Berlin. Ce que Voltaire ne supporta pas.

« Je n’ai point de sceptre, mais j’ai une plume »

écrit-il à Marie-Louise.

Et aussi ceci qui signe son "forfait" :


« J’ai fini la rédaction de nos lettres. Je voudrais un jour revenir de l’autre monde pour en voir l’effet, mais vous le verrez peut-être un jour. Adieu, vivez et m’aimez »

Voltaire à Marie-Louise Denis, 24 janvier 1754

Philippe Sollers et Voltaire

Hasard aussi que la dernière livraison de sa revue L’Infini, N° 119, Eté 2012 comporte un long article dédié à Voltaire et cette affaire Pamela, par André Magnan, le principal artisan de la mise au clair de cette correspondance (trente ans de recherches et de recoupements).

Sollers qui n’a rien à envier de Voltaire en matière d’ironie aimerait beaucoup que la postérité retienne la satire sociale politique et humaine de ses chroniques.
Ce qui justifie bien cette prise de risque. Et que pèse une mise à l’écart du JDD par rapport à la postérité ? Elle y concourt même... Sollers peut sourire...
*

Hasard donc que ces trois évènements soient concomitants.
Hasard qui se conjugue avec incertitude, c’est la grammaire du genre.

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1 Messages

  • V. Kirtov | 27 juin 2012 - 12:29 1

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    Extrait. Echanges avec un bon renvoyeur de mots : Alain Rey, auteur de « Trop fort les mots »... Sollers y commente aussi sa dernière chronique du JDD :

    « Voltaire m’a téléphoné... », c’est Philippe Sollers qui le dit dans cet extrait, subrepticement certes - il faut tendre l’oreille pour ne pas le manquer - mais qui le glisse, preuve s’il en est que cette arrière-pensée l’habite... De l’eau au moulin de la thèse d’un Sollers qui rêverait que la postérité en fasse le Voltaire de son temps et accorde plus de considération à ses chroniques, comme évoqué ci-dessus.