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L’homme lumière à la frontière de sa ligne d’ombre

suivi de " La transmission poétique" par Yannick Haenel

D 9 février 2011     A par Viktor Kirtov - C 3 messages Version imprimable de cet article Version imprimable    ................... PARTAGER . facebook


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Ajout : Le rouleau de calligraphie
La transmission poétique par Yannick Haenel.
illustrations de Benoît Monneret.

Le bureau de L’Infini

Couverture médiatique d’envergure, jamais, il me semble, aussi abondante pour un nouveau livre de Sollers : « Trésor d’amour ». Beaucoup de redites, pas ou peu de valeur ajoutée, sauf dans quelques détails et cette photo qui accompagne la double page que lui consacre le Figaro Magazine en fait partie. Elle trouve sa place ici, dans la rubrique « les lieux de Sollers », son « petit bureau » de chez Gallimard qu’il partage avec Marcelin Pleynet, maintes fois évoqué, moins souvent photographié. Sauf, que cette fois-ci, il y a un détail nouveau dans cette photo. Regardez bien. Vous y voyez le bureau de Marcelin Pleynet. Il est là aussi. Il « participe » à l’interview, sans intervenir. Il est là. Ils se vouvoient, comme depuis le début. Comment vivre dans cette extrême proximité depuis près de quarante ans dans ce bureau chez Gallimard ? Et plus encore, avant Gallimard : Josyane Savigneau « Je l’avais rencontré une seule fois, deux ans plus tôt, dans son bureau, alors chez Denoël, pour recueillir ses impressions sur un film de Volker Schlöndorff adapté de Proust. Il partageait son bureau - cela depuis toujours, je l’ai appris par la suite - avec Marcelin Pleynet, et, en dépit de la sympathie que je lui porte, je n’avais guère aimé que celui-ci assiste à l’entretien. »  [1]. Le double mystère du couple Philippe Sollers-Marcelin Pleynet. Deux isolements rapprochés.


ZOOM : cliquer l’image

Bureau maintes fois évoqué, par ceux qui sont venus l’interviewer là, avec une constance dans sa description, tous notent l’exiguité des lieux : « petit bureau », « miniscule bureau », « Nous voilà donc dans Gallimard, le 3 avril 2006, au premier étage, au fond à gauche, bureau n°16, un placard, une coquille de noix, et là, on branche toute la hifi dernier cri et ça démarre » relate Lorenzo de la revue In Situ .
« Il n’a fait n’a fait aucune difficulté pour me recevoir, en octobre 1998, dans son petit bureau chez Gallimard, encombré de manuscrits et tapissé de livres, au milieu desquels les siens figurent en bonne place : scène familière où il se plaît à jouer avec brio, fume-cigarettes à la main, ce personnage public — « Sollers » — dont il est à la fois l’auteur et l’interprète. » note aussi Nathalie Heinich, une sociologue, venue l’interviewer.

Bureau qu’évoque aussi parfois Sollers, pour noter que dans ce réduit se fait L’Infini. Sa revue et sa collection. Sollers s’amuse du paradoxe : une table, un stylo, un téléphone me suffisent, dit-il. A l’occasion des 100 ans de Gallimard, Le Nouvel Observateur a demandé à 12 écrivains de raconter ce qu’ils doivent à Gallimard. Philippe Sollers a intitulé son témoignage « La Banque centrale » et après avoir fait l’éloge des valeurs sûres détenues dans les coffres de l’éditeur, il évoque son bureau :

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Dessin de Benoît Monneret

« [...] Au bout d’un couloir, un petit bureau, qui n’a l’air de rien, ça s’appelle « l’Infini ». C’est un observatoire-laboratoire discret où se poursuivent certaines expériences d’avenir (la revue « l’Infini » vient de publier son 113e numéro). Là, les livres s’entassent en désordre, mais je sais où chacun se trouve. Cent ans, ce n’est pas bien long, puisque j’ai sur ma table les Grecs, les Latins, les Chinois, la Bible. Plein d’auteurs étrangers veillent aussi avec moi. Avec la nuit, la « banque centrale de la littérature », paquebot romanesque géant, largue ses amarres et flotte, à travers les siècles, sur des heures liquides. A son poste de commandement amiral, Antoine, l’heureux propriétaire des lieux, a d’ailleurs, sur sa cheminée, une maquette de bateau à voile. »
Ph. S.
Le Nouvel Observateur, N° 2413 du 3 au 9 février

L’homme lumière

Cette grande orchestration médiatique autour de Trésor d’amour arrive à point nommé, avant le point d’orgue que sera l’émission « Empreintes » consacrée à l’écrivain, sur France 5, le 18 février [2]
Déjà Philippe Sollers a réuni quelques amis au « Club 13 », le 2 février, pour une projection privée du documentaire "Philippe Sollers : l’homme lumière", film de Sylvie Pierre-Brossolette, realisé par Gilles Bindi et produit par Christophe Koszarek (JaraProd). Dans l’assistance on pouvait voir l’architecte Christian de Portzamparc avec qui il a écrit un livre d’entretiens Voir, Ecrire et sa femme Elizabeth, Bernard-Henri Levy et Arielle Dombasle. Julia Kristeva, Jean-Pierre Enthoven, Christophe Ono-Dit-Bio, Sylvie Pierre Brossolette, Yannick Haenel, Jean-Pierre Elkabbach, et Laurent Joffrin. Moins attendu dans le paysage, Henri Guaino.

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2/02/2011 - CLUB 13, Ph. Sollers, Sylvie Pierre-Brossolette, Christophe Koszarek

Figurer dans la série des portraits Empreintes, c’est un peu accéder à la « Pléiade vidéo » des grandes figures contemporaines, en attendant l’institutionnelle, « il faudra attendre ma mort dit-il ». En attendant, cette consécration, une célébration... après celle que lui avait déjà consacrée la prestigieuse émission « Un siècle d’écrivains » avec le film de André S. Labarthe : « Sollers, l’isolé absolu ». Et maintenant ce « Philippe Sollers, l’homme lumière » Rien que ça ! Titre sollersien, oh combien ! Mêlant sa passion pour le XVIIIème siècle, l’Espagne et les corridas de sa jeunesse du matador en habit de lumière, sa vie dans l’ombre et la lumière,

Linea d’ombra

Lumière et ombre. L’homme lumière à la frontière de sa ligne d’ombre ?

Manet à Georges Jeanniot qui lui rend visite. Nous sommes en janvier 1882 : «  Dans une figure, cherchez la grande lumière et la grande ombre, le reste viendra naturellement : c’est souvent très peu de chose... il faut tout le temps rester maître et faire ce qui vous amuse. Pas de pensum ! Ah non, pas de pensum. » [3]. Sollers qui a fait le choix de la lumière médiatique pour être lu, tandis que Debord suivait la démarche inverse : rester dans l’ombre médiatique...
Venise, Le Linea d'ombra {JPEG}

Comment, aussi, ne pas évoquer « Le Linea d’ombra » à Venise, sur les zattere, entre La pensione La Calcina, son quartier général et la Douane de mer, l’ancienne boîte de nuit, aujourd’hui restaurant. Linea d’Ombra qui marque les pages de plusieurs de ses romans. L’ombre de Conrad de plus en plus oubliée en arrière plan. La Ligne d’ombre, ce récit que Conrad peut qualifier après Baudelaire de « grand miroir de mon désespoir ». The Shadow-Line, La Ligne d’ombre, la linea d’ombra, La Linea de sombra, Die Schattenlinie, Simuga ciena enfin, traduit en polonais, cette étonnante expression de Josef Konrad Korzeniowski, le Polono-Franco-Anglais, plus universellement connu sous le nom de Joseph Conrad ! « Mais qu’est-ce que c’est une ligne d’ombre » s’interroge Alain Jaubert dans la préface de la version Folio. « Une frontière entre l’ombre et la lumière ? Une ligne composée d’obscurité ? » Ajoutons que la ligne, elle-même, n’est pas une « forme » de la nature comme l’est la sphère... Un artifice dans la peinture, une vue de l’esprit ? « Mais alors quelle est sa substance, sa forme, sa fonction, sa réalité tangible ? poursuit A. Jaubert. Une "ligne" d’ailleurs peut-elle être d’ombre ? L’expression en anglais s’écrit "Shadow-Line" avec un tiret qui accole les deux termes. L’ombre-ligne ou la ligne-ombre ? Une ligne de ténèbres, donc d’énigme, un sens caché à découvrir. »
Le milieu marin dans lequel se déroule le récit est bien confronté aux lignes, à commencer par la ligne d’horizon,

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Ligne d’horizon marée basse, marée haute ( ou Sollers et "l’Expérience des limites")
Crédit illustration : benoit.monneret@gmail.com

mais il y a aussi « celles qui relient les points que le capitaine du navire, trace au crayon, sur la carte, chaque jour à midi, celles que le navire traversent : méridiens et parallèles... Mais ce ne sont pas des "lignes d’ombre", on ne les voit pas, on ne les ressent pas. Ce ne sont pas à celles-ci que Conrad fait allusion.
L’expression est magnifique et cependant difficile à interpréter. L’auteur ne cherche pas à la définir trop précisément. » Toutefois, quelques notations : « Oui, on va de l’avant. Et le temps, lui aussi va de l’avant — jusqu’au jour où l’on aperçoit devant soi une ligne d’ombre annonçant qu’il va falloir aussi laisser en arrière la région de la prime jeunesse. »

Et cette brève citation de Baudelaire déjà esquissée, mise ici en perspective :

« D’autres fois, calme plat, grand miroir
De mon désespoir
 »

Dans l’anglais maritime « calme plat » se dit « dead calm », l’immobilisme de la mort par opposition à l’agitation et au mouvement de la vie. La ligne d’ombre, frontière, seuil, du passage, de la lumière (la vie) à l’ombre (les Ténèbres/la mort). Mais peut-être cette frontière à franchir, est-elle comme un rappel de ces seuils entre l’éveil et le sommeil, évoqués par Virgile : « les portes d’ivoire et de corne. La porte de corne, celle qui livre passage aux ombres... Il y a quelque chose d’intense et de fort mystérieux » [4] dans le titre et dans le récit de Conrad. Et Gérard de Nerval qui s’approprie et reformule Virgile ainsi : « Le Rêve est une seconde vie. Je n’ai pu percer sans frémir ces portes d’ivoire ou de corne qui nous séparent du monde invisible » [5]

Très tôt, Philippe Sollers a eu sa propre expérience de cette ligne d’ombre, dans l’exploration du monde du rêve, du coma et de proximité avec la mort (cf. Drame). Un premier bon ange gardien l’a sauvé : son nom, Dominique Rolin. Puis ce fut Julia Kristeva. Par trois fois, il en fait état dans Trésor d’amour, il eut la tentation de franchir la ligne d’ombre dans le suicide.
Chaque fois l’amour l’en écarta.

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Sauvé par l’amour.
Dessin de Benoît Monneret.

Minna

« [Liana, une des élèves de Minna qui veut faire une thèse sur l’amour chez Stendhal] est venue en week-end à Venise, avec Minna et sa fille, une nuit, quatre chambres, dîner très gai, à côté, au Linea d’ombra, dans l’angle gauche au bout du ponton sur l’eau, celui qui fait face, de l’autre côté de la Giudecca, à San Giorgio. Liana est très jolie, brune aux yeux bleus, réservée, pudique, le contraire de sa génération intermédiaire, bruit, fric, boîtes, rock, people. À l’opposé, donc, du modèle gouvernemental général, parade, pub, télé, escort girls, coke, ecstasy, bavardage, sécurité, mariage. La subversion, aujourd’hui, est dans le retrait, le goût, les détails. Retour inattendu de Stendhal et des « happy few », contradiction avec la porcherie ambiante. Liana admire Minna et me voit à peine. »
Ph. S., Trésor d’amour, Gallimard, 2011, p. 75

« Liana admire Minna et me voit à peine » tandis que l’ombre portée du Linea d’ombra recouvre le quai et le ponton, tandis que dans la trouée entre le restaurant et la douane de mer, la lumière inonde le quai et le canal. La ligne d’ombre est matérialisée, là. Le pignon du Linea d’ombra dresse sa frontière, projetée sur le sol. Affrontement de l’ombre (devant le restaurant) et de la lumière (juste après). Ligne immatérielle mais nette. Confrontation journalière quand le soleil est là. C’est bien la preuve de la suprématie de la lumière qui dicte le tempo de ses corps à corps avec l’ombre.
« Liana admire Minna et me voit à peine »... Le temps du "suffrage à vue" n’est plus... L’ombre du temps qui passe !

Debord

« Après un déjeuner rapide au Linea d’ombra, j’achète quatre roses rouges que je dépose sur le sol aux Gesuati, à San Vio, à San Agnese, à San Trovaso, les endroits où j’ai été le plus heureux dans ma vie. Temps très bref et très long, trésor de mémoire.

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Le ponton du Linea d’ombra sur le canal de la Giudecca
En arrière plan, l’église de la Salute

La seule photo en couleur connue de Guy Debord (je l’ai glissée sur fond de musique dans un film sur lui) permet de le voir, à la fin d’un déjeuner, sur le ponton du Linea d’ombra. Il fait très beau, une bouteille de vin rouge est posée sur la table. Debord n’aime pas être photographié, il se tasse un peu sur la droite, San Giorgio, derrière lui, au loin, resplendit au soleil. C’est Alice, sa femme, qui m’a prêté, pour le film, cette photo unique. L’intraitable Debord, dévot du noir et blanc, a fini par faire sur moi une fixation négative, au point d’écrire, dans une lettre étrange, un an avant son suicide, que je ne connaissais pas Venise, alors que j’y ai passé quarante ans incognito, printemps et automne, et souvent, comme aujourd’hui, au Linea d’ombra. Debord, en écrivant cette lettre, est pour la dernière fois à Venise, et je suis invisible pour lui à deux pas. »
ditto. 89-90

« et je suis invisible pour lui à deux pas. »... une ligne d’ombre se creuse sur le front de Sollers.

*

Empreintes (pdf)

Crédit dessins : Benoît Monneret, légendés par pileface.
site


Le rouleau de calligraphie

Sur la photo du bureau, rare, dans la mesure où l’on voit, à la fois Sollers et Pleynet, — la seule que je connaisse, les photos les plus courantes mettent en scène l’un ou l’autre — on ne voit pas par contre, un élément important du décor, une calligraphie chinoise, un rouleau suspendu au mur derrière Sollers.

« La pièce n’a pas bougé, avec son exiguïté, ses piles de livres en équilibre instable, son rouleau d’idéogrammes déployé sur le mur » nous dit Meyronnis dans Brève attaque du vif  [6].

Crédit : art press 266, mars 2001
ZOOM : cliquer sur l’image

Mystérieuse calligraphie qui l’accompagne depuis le bureau de Tel Quel, depuis qu’il l’avait acquise lors de son voyage en Chine en 1974.

« je l’ai trouvé dans un coin à Pékin » confiait-il à Pierre Assouline (Beaux Arts N°110, mars 1993). Et cet éloge de l’art du calligraphe :
« le tableau en même temps que le poème. C’est magnifique de ne pas accepter la dislocation entre d’un côté ce qu’il y a à voir et de l’autre ce qu’il y a à dire. C’est la même chose. » poursuivait-il.

Quel poème ? Que signifiait cette calligraphie ?
Une leçon de sagesse ? Mais peut-être plus trivialement un simple dicton astrologique, tiré d’un vieil almanach Vermot chinois. Sollers n’en disait rien d’autre pour la raison qu’il n’en savait probablement guère plus.
Mystère donc ! Mais attachement à ce fétiche, comme à un tableau au sens caché.

27 ans après son acquisition, en 2001, coup de théâtre, on allait savoir !
La revue art press consacrait un dossier à la Chine [7] Entretien dans le petit bureau avec le Père Benoît Vermander, un jésuite, responsable de l’Institut Ricci de Tapei, le grand Matteo Ricci, jésuite, mort et enterré à Pékin en 1610. Les Chinois en conservent la mémoire. Sa tombe est bien entretenue, ...dans le jardin de l’école des cadres du Parti communiste chinois.

Benoît Vermander a poursuivi l’oeuvre de son illustre prédécesseur en publiant un dictionnaire restituant 3000 ans d’histoire de la langue chinoise, le Dictionnaire Ricci [8]. Un grand sinologue donc, un fin connaisseur de la langue chinoise qui nage parmi les 40000 signes du chinois, comme Mao dans les eaux du fleuve Yangtze.

Jacques Henric témoigne :

« Philippe Sollers et Benoît Vermander ont dialogué dans le bureau de l’Infini, aux éditions Gallimard. Sur un des murs du bureau est accroché un rouleau en caractères chinois. Philippe Sollers nous a fait remarquer, à Jean-Jacques Schuhl et à moi (Schuhl était silencieusement présent et a suivi avec attention l’entretien), qu’en entrant dans le bureau Benoît Vermander s’était aussitôt approché du rouleau couvert d’idéogrammes et avait eu ce mouvement de tête du haut vers le bas caractéristique de quelqu’un qui lit. De quelqu’un qui lit et non pas de quelqu’un qui croirait se trouver face à un ensemble décoratif et qui n’y jetterait qu’un coup d’oeil distrait. »
J.H. [9]

Et, au cours de son entretien avec Benoît Vermander, Philippe Sollers interroge :

Une parenthèse : puis-je vous demander de me traduire ce texte que vous lisiez en entrant dans ce bureau ? Vous dites qu’il a un peu la saveur d’un poème de Wang Wei ? Nous serions donc au 8e ou 9e siècle...

Voici ce que je lis :

« Pont sur la rive, un saule se penche sur le ruisseau émeraude.
Ta maison d’origine est au nord, un saule y indique l’ouest.
Arrivant ici, on n’est plus dans le monde des hommes.
Sous la douceur du soleil, fleurs parfumées, dans la montagne, chant des Oiseaux.
 »

C’est une traduction bien approximative d’un poème dont la lecture est rendue difficile par le style de calligraphie cursive employé...

«  Arrivant ici, on n’est plus dans le monde des hommes. Sous la douceur du soleil, fleurs parfumées, dans la montagne, chant des Oiseaux. »

Serait-ce, là, le Paradis de Sollers ? Reconnaissez que ceci résonne étrangement dans le bureau d’un homme qui a passé sept années de sa vie à écrire son Paradis, non ?

Que disent les idéogrammes qui précèdent ?

« Pont sur la rive, un saule se penche sur le ruisseau émeraude.
Ta maison d’origine est au nord, un saule y indique l’ouest. »

Ce pont au-delà du ruisseau n’évoque t-il pas le passage symbolique d’un voyageur du Temps, dans un autre temps, son dernier voyage parmi les hommes. Au-delà « on n’est plus dans le monde des hommes »....

D’où venons nous ? Ta maison d’origine est au nord, (dans les vieux plans de Pékin du temps des Ming, contrairement à nos habitudes, le Nord est en bas (le Temple de la Terre) et le Sud, en haut (le Temple du Ciel )... Nous venons de la terre, du Temple de la Terre...?

Où allons nous ? un saule y indique l’ouest (le soleil se couche à l’ouest et le chinois associe l’ouest à l’automne...?

Pures spéculations d’un esprit occidentalo-centré, faut-il le dire ! Il faudrait un sinologue pour une exégèse plus autorisée, vraiment sino-centrée par une pratique de la langue, d’une intimité avec ses mythes, ses traditions et conventions poétiques...
A défaut, nous laissons à ce poème, sa part d’ombre et de lumière, sa linea d’ombra chinoise.


[1Josyane Savigneau, Point de côté, Stock, 2008.

Voir également Marcelin Pleynet dans le Bureau de l’Infini, chez Denoël, en 1983.

[2à 20 h.35

[3Philippe Sollers, Les Folies françaises, Gallimard, Folio, 1990

[4A. Jaubert

[5Aurélia

[6Gallimard/L’Infini, 2010

[7artpress,mars 2001

[8Résultat d’un partenariat entre l’Institut de Taipei et les éditions Desclée de Brouwer qui le publient en France.

[9artpress, mars 2001.

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3 Messages

  • V.K. | 15 février 2011 - 22:49 1

    Trois nouveaux dessins de Benoît Monneret en situation dans le texte :

    - Le bureau.

    - La ligne d’horizon sollersienne, marée basse, marée haute.

    - Sauvé par l’amour.


  • Benoit Monneret | 12 février 2011 - 20:29 2

    Rêve d'Italie {JPEG}

    Rêve d’Italie

    - Ma linea d’ombra... tu viens avec moi ?


    (légende pileface)
    ...........


  • Nush | - 0:0 3

    N’a pas le gout du Bovarisme depuis l’adolescence. Fuit, partout, la province la grisaille et l’ennui. Pari pris sur la vie le bonheur la puissance et la gaite.